La ville d'Oxford retire une insigne distinction à Aung San Suu Kyi

7:03 - October 06, 2017
Code de l'info: 3464236
Grandeur et décadence. Le déshonneur s’abat sur Aung San Suu Kyi, l’icône birmane dont l’aura a cessé de briller sous les cieux ténébreux de l’Etat d’Arakan, après avoir longtemps aveuglé la communauté internationale qui avait, pour elle, les yeux de Chimène, il y a peu encore.
La ville d'Oxford retire une insigne distinction à Aung San Suu Kyi
Ses liens privilégiés avec la ville d’Oxford n’ont pas résisté à l’insoutenable extermination des Rohingyas, sur laquelle pesait une épaisse chape de plomb qui a fini par voler en éclats. Mais combien de persécutions, de viols, de pillages, de destructions de villages et de massacres abominables aura-t-il fallu avant que le mythe de la lauréate du prix Nobel de la paix soit enfin démythifié ?

Aung San Suu Kyi a non seulement perdu de sa splendeur mais aussi ses galons, si l’on en juge par le retrait de l’insigne distinction « Freedom of Oxford », décidé à l’unanimité par un Conseil municipal en proie à la consternation, qui lui avait été décernée en 1997 en hommage à sa « longue lutte pour la démocratie ».

Parmi ces élus qui ont découvert, avec effroi, la face sombre de celle que le monde adulait pour sa résistance à la junte militaire au pouvoir, Bob Price, le leader du Conseil, s’est dit « absolument atterré » par son silence coupable devant les atrocités perpétrées dans son pays.

Deux jours auparavant, le Collège St Hugh, constitutif de la prestigieuse Université d’Oxford, où Aung San Suu Kyi étudia en 1967, avait frappé le premier, en enlevant son imposant portrait, peint par l’artiste Chen Yanning, qui ornait l’entrée principale de l’établissement depuis 1999.

Si la direction du Collège préfère ne pas accabler davantage la conseillère spéciale du gouvernement de Birmanie, se fendant d’un communiqué laconique pour indiquer qu’une « peinture japonaise, offerte récemment en cadeau, sera prochainement accrochée à la place », il n’en demeure pas moins que cette mise au rebut du tableau à la gloire de Aung San Suu Kyi est un geste fort, guère honorifique…
oumma
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