Pegida a organisé des manifestations à travers l'Europe

9:24 - February 07, 2016
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Ils protestent « contre l’islamisation de l’Europe ». Des groupes d’extrême droite ont appelé à manifester conjointement, samedi 6 février, dans plusieurs villes de quatorze pays d’Europe, à l’appel du mouvement allemand Pegida.
•    Echauffourées et interpellations à Calais
Le ministère de l’intérieur avait interdit la manifestation à Calais, par crainte d’affrontements violents entre militants d’extrême droite et d’extrême gauche, dans une ville hautement sensible sur les questions migratoires. Y vivent environ 3 700 migrants, venus majoritairement d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afghanistan, dans le plus grand bidonville de France dans l’espoir d’atteindre l’Angleterre.
Malgré cette interdiction, la branche française de Pegida était déterminée à défilerdans l’après-midi. Selon un journaliste de FranceTV Info, une soixantaine de personnes se sont réunies dans la matinée à 20 km de la ville, sous l’égide du général Christian Piquemal, ancien commandant de la Légion étrangère.
#CALAIS Voici la salle des fêtes où se tient le meeting https://t.co/e0cQy3FSFr
— Louis_San (@Louis San)
A 13 h 30, quelques échauffourées ont éclaté entre les forces de l’ordre et environ 150 personnes, qui s’étaient aussi réunies devant la gare de Calais, dans le centre-ville de la cité portuaire. Elles ont crié des slogans tels que « On est chez nous ! » ou « Journalistes collabos », ont entonné une Marseillaise et agité des drapeaux français.
Les autorités ont appelé à la dispersion du rassemblement, avant que les gendarmes ne chargent et procèdent à des tirs de gaz lacrymogènes, selon l’Agence France-presse. Une vingtaine de manifestants ont été interpellés, dont M. Piquemal.
•    Manifestation anti-fasciste à Saint-Brieuc
A Saint-Brieuc, le préfet des Côtes-d’Armor a également interdit une manifestation pour éviter des affrontements. Selon un journaliste du Télégramme, une trentaine de militants d’extrême droite s’étaient pourtant rassemblés samedi matin.
#Saint-brieuc. 35 personnes ont répondu à l'appel à manifester de Riposte républicaine. https://t.co/zSFtqbrZd3
— LaurentMarc29 (@Laurent Marc)
Parallèlement, à quelques centaines de mètres de là, était programmé un autre rassemblement, également interdit, à l’appel de syndicats, de partis politiques (EELV, UDB autonomistes, NPA) et d’associations, « pour affirmer des valeurs de solidarité, d’ouverture, d’antiracisme et d’antifascisme » et dénoncer « les discours de haine, les amalgames de l’extrême droite, ainsi que la surenchère nationaliste et sécuritaire », selon un communiqué de l’union syndicale Solidaires, l’un des organisateurs.
#Saint-Brieuc. 300 personnes place Allende s'opposent à la manifestation de Riposte républicaine. https://t.co/alzFJAL4eT
— LaurentMarc29 (@Laurent Marc)
•    2 000 personnes à Varsovie
Une manifestation qui a mobilisé 2 000 personnes s’est aussi déroulée à Varsovie, en Pologne. Selon l’envoyé spécial du Monde sur place, la place du Château royal, parsemée de drapeaux de tous les groupes nationalistes, était loin d’être pleine.
La manif #Pegida ne fait pas le plein à Varsovie https://t.co/idIMUTY0re
— sallesleMonde (@AlainSalles)
Les manifestants ont demandé au nouveau gouvernement conservateur de ne pasaccepter de réfugiés. Alors que le précédent gouvernement avait accepté d’enaccueillir 7 000, la droite conservatrice a fait savoir qu’elle se contenterait de 400, ce qui est encore trop pour les personnes rassemblées samedi. « Je ne veux pas d’Arabes dans mon pays. Il n’y en a jamais eu. Ils violent les femmes et ne sont pas compatibles avec l’Europe chrétienne », a notamment déclaré Maciej, un jardinier de 28 ans.
En parallèle, un groupe de personnes brandissant des pancartes aux slogans anti-racistes s’était également rassemblé.
#Varsovie petite manifestation antiraciste, complètement ceinturée par la police. https://t.co/xAtYZ7UgvB
— sallesleMonde (@AlainSalles)
•    Des milliers de manifestants à Dresde
A Dresde, en Allemagne, ville d’origine du mouvement Pegida, des milliers de manifestants étaient rassemblés sous un ciel bleu. Les sympathisants de Pegida s’étaient donné rendez-vous dans l’après-midi sur les bords de l’Elbe, le fleuve traversant la capitale de Saxe, pour protester contre « l’immigration de masse et l’islamisation ».
La police, qui a déployé plus de 1 000 membres des forces de l’ordre dans la ville et plusieurs canons à eau pour assurer la sécurité, avait annoncé jeudi attendrequelque 15 000 manifestants. Selon une journaliste de l’AFP, le rassemblement à moins mobilisé que prévu. Ils étaient quelques milliers agitant de très nombreux drapeaux et brandissant des pancartes hostiles à la chancelière allemande Angela Merkel, au centre des critiques pour sa politique de main tendue envers les migrants.
Là encore, plusieurs centaines de personnes ont également défilé contre Pegida, appelant à la tolérance dans une ville où vivent très peu d’étrangers et qui est pourtant devenue en Allemagne le symbole de la xénophobie. Selon la presse allemande, ces manifestants anti-Pegida étaient un peu plus de 2 000, là encore moins que les 10 000 attendus par la police. Sur les pancartes de ces opposants, on pouvait notamment lire des slogans tels que « pas de place pour les nazis » ou encore « nous n’avons besoin ni de xénophobie, ni de démagogie, ni de Pegida ».
•    200 manifestants en Autriche
En Autriche, la manifestation pro-Pegida et les contre-manifestations se sont déroulées dans le calme et sans incident à Graz, deuxième ville du pays, selon notre correspondant sur place. Chacun des deux camps a réuni environ 200 participants, qui arboraient, pour les pro-Pegida, des panneaux où l’on pouvait lire« pas de deuxième Paris, pas de deuxième Cologne, pas de deuxième Mölndal (Suède) ».
Des rassemblements ont aussi eu lieu aux Pays-Bas, en République Tchèque et au Danemark. D’autres sont attendus en Norvège, Suède, Suisse, Irlande, Italie,Bulgarie, Estonie, Slovaquie…
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