Le déclin de Daesh, une occasion pour la jurisprudence chiite

Ghadir Nasiri, professeur à l’université Kharazmi et directeur du Centre de recherches stratégiques sur le Moyen orient, dans un second entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique sur l’avenir de Daesh, a déclaré que l’idéologie de ce groupe était rétrograde et violente.

« Daesh a pris les chiites pour cible en premier lieu puis l’Occident. Leur objectif est de tuer les chiites en Syrie et en Irak, de les discréditer en les accusant par exemple de polythéisme ou de préférer l’Ijtihad et la réflexion aux textes, ou d’avoir eu dans l’Histoire des relations avec les chrétiens et les pays athées, ou d’accuser les Safavides de s’être opposés aux ottomans, Kourosh d’avoir eu des liaisons avec les juifs et l’Iran de soutenir Bachar al Assad et Nouri Maleki. Daesh est un danger pour l’Iran dans le sens où il oblige l’Iran à augmenter ses dépenses militaires, où il accuse sans cesse l’Iran d’être responsable des pertes humaines en Irak et en Syrie, et où il prévoit d’accéder aux armes de destruction massive et d’enrôler des forces parmi l’armée afghane, les talibans et les baathistes. Cependant Daesh a contribué à une meilleure compréhension de la jurisprudence et de la modération chiite dans le monde. La direction religieuse chiite est un frein à la dictature et au despotisme idéologique. Les principes du chiisme peuvent répondre à beaucoup de demandes de la société humaine contemporaine contrairement à l’idéologie de Daesh. La connaissance des conditions de l’époque est une qualité spéciale du chiisme, ainsi que sa reconnaissance de la démocratie. La société actuelle ne peut comprendre et accepter les comportements et les exécutions de Daesh qui veut étendre son « État islamique » de l’Andalousie à la Chine avec l’allégeance des populations, et où les 5 millions de juifs seront contraints de payer l’impôt des minorités religieuses au calife. La stratégie de Daesh pour lutter contre le régime sioniste est celle de l’encerclement sans la nécessité d’une action militaire. L’armée syrienne a été programmée pour une lutte classique contre Israël et non pour des combats contre des groupes comme Daesh. Je pense que le groupe de Daesh contrairement à ce que certains pensent, a donné à la République islamique d’Iran l’occasion d’organiser les groupes de résistance, de restaurer son image dans le monde et d’isoler les groupes sunnites opposés à l’Iran, et ce groupe sera obligé de poursuivre ses actions dans les régions où les gouvernements sont incapables de répondre aux besoins de justice, de bien être et d’enseignement des populations », a-t-il expliqué.
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