Achoura

8:42 - October 12, 2016
Code de l'info: 3461179
Achoura (en arabe : عاشوراء), qui a comme radical « عشر » (en arabe : dixième), est le dixième jour du mois arabe de Muharram (محرم). Ce jour a une grande importance chez les chiites car il commémore l’événement du martyre de l’Imam Husayn (a)...
Achoura
Achoura (en arabe : عاشوراء), qui a comme radical « عشر » (en arabe : dixième), est le dixième jour du mois arabe de Muharram (محرم). Ce jour a une grande importance chez les chiites car il commémore l’événement du martyre de l’Imam Husayn (a) et de ses compagnons en l’an 61h./680, par les troupes de Omar b. Sa’ad qui était sous les ordres du calife omeyyade Yazid b. Muawiya (Yazid premier) à Karbala.
Autour de cet événement tragique, un culte particulier s'est établi au cour du temps dans le monde chiite, nommé tantôt le culte de Husayn (le martyr), tantôt le culte de Karbala (le lieu du martyre), tantôt le culte de Achoura (le jour du martyre). L'aspect le plus marquant de ce culte est la célébration de l'anniversaire du drame, qui comprend des rituels très spectaculaires de procession dans l'espace public [1].
Chaque année donc dès le début du mois de Muharram, les chiites commencent, dans différents pays, ces cérémonies e Muharram au cours de dix premiers jours du mois. Dans certaines régions ces célébrations durent jusqu’à la fin du mois arabe suivant, Safar. Le jour le plus important lié à ce drame étant le dixième jour, le Achoura, le jour du martyre, il est officiellement férié dans certains pays chiite dont l'Iran.

Achoura avant l’Islam
Avant l’arrivée de l’Islam, aussi bien les arabes que les juifs et les chrétiens honoraient le jour d’Achoura et jeunaient ce jour-là. Fayoumi rapporte dans son ouvrage Misbah al-Mounir (مصباح المنير) que le Prophète avait demandé à ses compagnons de jeuner un jour avant Achoura et le jour suivant, pour ne pas ressembler aux juifs, qui jeunaient uniquement le jour même d'Achoura. Ce même hadith, on le retrouve dans ce sens, dans Sunan Darami (سنن دارمی), Sonan Ibn Mâja (سنن ابن ماجه), Sahih Muslim (صحیح مسلم), Jamharat al-loughat (جمهرة اللغة), Sahih Bukhârâ (صحیح بخاری), et Nayl al-Awtar (نیل الأوطار).
Achoura après l’Islam
Avant la tragédie de Karbala
Dans le livre « Jâmi' Ahâdith al-Chi’a » (جامع احادیث الشیعه ) tiré du livre « Man la-yahduruhu al-Faqih » (من لا یحضره الفقیه), on rapporte que l’Imam al-Sadiq (a) a dit que : « avant l’obligation du jeûne du mois du Ramadan, on jeûnait le jour d'Achoura, mais qu’on l’a abondonné après ».
Chez les sunnites l’Achoura représente le jour d’anniversaire de l'événement lors duquel Moïse (a) (موسى) écarta miraculeusement les eaux de la mer rouge et conduit les Israélites vers la liberté. Ainsi il est considéré comme une journée de fête et il est recommandé de jeûner durant ce jour.
Après la tragédie de Karbala
La tragédie de Karbala est un évènement qui, comme nous avons mentionné plus haut, s’est déroulé le dixième jour du mois de Muharram en l’an 61 de l’Hégire (680 de l'ère commune). Dans ce jour le troisième Imam chiite, Husayn b. Ali, est tombé en martyre à l'âge de 56 ans, avec sa famille et soixante douze de ses compagnons. Il est nommé auprès des chiite le Seigneur des Martyrs. Ce jour représente le jour le plus dramatique pour tous les branches chiites du monde.
Alors que pour les omeyyades, ce jour était considéré comme un jour de fête lors duquel ils se félicitaient, tout en s'habillant de neuf.
Le texte de prière, le plus important lié à ce jour et à cet événement est nommé Ziyarat Achoura (زیارت عاشورا), et récité notamment par les chiites duodécimains pendant le mois de Muharram, mais aussi à d'autre occasion pendant l'année.
Les Imams chiites ont formellement interdit à leurs adeptes de jeuner le jour de Achoura, mais qu’ils s’abstiennent de manger et de boire – sans l’intention de jeuner – pendent cette journée peut être considéré comme licite.
Commémoration d’Achoura
Comme nous avons mentionné plus haut, les chiites vouent une affection très particulière à l'Imam Husayn et ses compagnons tombés à Karbala et un culte particulier s'est établi au cour du temps dans le monde chiite autour de ce drame. L'aspect le plus flagrant de ce culte est la célébration de anniversaire du drame comprenant des rituels spectaculaires de procession dans l'espace public. C'est l'expression la plus marquante de la dévotion populaire dans laquelle une part très importante de la population de chaque ville, village ou quartier, participe[2].
Il existe aussi quelques groupes sunnites à commémorer le martyre de l’Imam Husayn (a) et de ses compagnons par l’instauration de cérémonies spéciales à cette occasion.
Lors de ces cérémonie, outre que les pratiques autoflagellation, on observe des réunions de lecture d'élégie (poèmes), de chants rituels, ou des récitations de la tragédie en parlant des détails de l'évènement tragique.
Il est à noter que chaque pays ou régions possède, sa propre façon de commémorer cet évènement, où les gens expriment leurs chagrins et compassions liés cet événement dramatique.

Références
1. Aller↑ S. Parspajouh, 2015, "Les cérémonie de Muharram aujourd'hui à Teheran", Ouvrage collectif, Presse Universitaire de Nanterre, sous presse
2. Aller↑ S. Parspajouh, 2015, "Les cérémonie de Muharram aujourd'hui à Teheran", Ouvrage collectif, Presse Universitaire de Nanterre, sous presse

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