Traces de l'islam dans l'art chrétien

5:28 - October 02, 2017
Code de l'info: 3464210
Chronologiquement, l’art chrétien est né avant l’art musulman, mais l’histoire du monde a fait que ces deux arts ont, tour à tour, évolué dans le temps et dans l’espace, chacun s’inspirant de l’autre, les premiers monuments musulmans de Syrie et de Palestine s’appuyant sur les concepts chrétiens de l’église byzantine, les églises romanes de l’Occitanie s’inspirant à la fois de ces mêmes monuments byzantins et des systèmes décoratifs musulmans.
Traces de l'islam dans l'art chrétien
D’autre part, le monde chrétien est plutôt constitué de peuples sédentaires alors que le monde musulman, même s’il s’est étendu à des peuples eux-aussi sédentaires, est d’origine nomade, et sans cesse, sera « irrigué » par des invasions, mongoles, seljoukides, turques, mais toujours entreprises par des nomades.

Sur toutes les terres où l’Islam, venu du désert d’Arabie, s’est étendu, il a assimilé le type d’architecture local préexistant, qu’il soit byzantin, perse, hindou ou bouddhiste, en en développant les formes qui convenaient à sa vision du monde, que ce soit dans les constructions d’argile qui bordent le fleuve Niger, dans les monuments moghols de Fatehpur Sikhri en Inde ou dans les mosquées aériennes de Sinan de l’actuelle Turquie.

Les mosquées et les églises sont construites à partir de matériaux épars, pierres et bois trouvés dans la nature et de matériaux fabriqués à partir d’autres éléments naturels comme briques ou verreries. Et ce seront les outils qui se feront les instruments du divin en transformant ces pièces brutes en ses reflets. Les ciseaux du sculpteur seront semblables aux calames qui, dans les medersas creuseront le papier pour y inscrire les versets du Coran. Du « chaos » des matières, surgit l’harmonie des cimes.

On entre dans une église par une porte qui, par l’existence d’un arc plus ou moins travaillé, décoré de voussures, la rend semblable à une niche, niche que l’on retrouve au chœur de l’église, et qui représente le « Saint des Saints », le lieu de l’ « apparition » divine. Niche que l’on retrouve également dans les lieux de prière musulmans, sous la forme du mihrâb, dont la voûte représente le ciel, mais qui, contrairement au rite chrétien, ne « contiendra » pas Dieu, les croyants dirigeant leur prière vers un centre à elle extérieur, au-delà de la niche, la Kaaba.
oumma
captcha