Pour une reconnaissance de l’islam en Suisse

8:52 - November 20, 2017
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Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse (PS), plaide pour une reconnaissance officielle de l’islam. La condition préalable serait, selon lui, que les communautés musulmanes se démocratisent. Dans un entretien avec l’hebdomadaire alémanique “Sonntags-Zeitung” du 19 novembre 2017, il suggère une feuille de route pour une meilleure intégration de l’islam dans la société suisse.
Pour une reconnaissance de l’islam en Suisse
Christian Levrat appelle tout d’abord la communauté musulmane à afficher plus de transparence. Concrètement, il souhaite l’établissement de structures démocratiques, au niveau des cantons et des communes, un engagement en faveur d’une "interprétation moderne du Coran”, des activités au service de la société et des offres de formation. "Et par-dessus tout, défendez l’égalité des droits entre hommes et femmes”, lance le politicien fribourgeois dans la Sonntags-Zeitung.

Droite contre islam?
Il considère que la Suisse doit, de son côté, faire un pas vers l’islam en soutenant les courants éclairés parmi les musulmans. Constatant que sur les 400’000 musulmans présents sur le territoire, 160’000 sont de nationalité suisse, Christian Levrat affirme que "l’islam appartient à notre pays”. Il déplore néanmoins les tendances radicales qui se sont développées dans certaines mosquées.

Par cette position, le chef du PS entend contrer deux combats idéologiques: le fondamentalisme islamique et l’islamophobie populiste de droite. Ce premier courant a des desseins "auxquels nous devons nous opposer”, martèle-t-il. Quant à la droite, elle tente de se construire une identité sur la base de l’islamophobie. Une tendance à laquelle il associe Gerhard Pfister, président du Parti démocrate chrétien (PDC).

Où est le PLR?
Pour Christian Levrat, "les deux projets idéologiques se nourrissent mutuellement. Toute expansion de l’islam politique provoque un sursaut de la tendance de la doite bourgeoise à l’islamophobie et à la construction de l’identité par opposition à l’islam ". Le Fribourgeois craint ainsi un” choc” lorsque ces "projets hégémoniques” entreront en conflit. Par conséquent, le PS ne veut pas laisser ce terrain à l’Union démocratique du centre (UDC) et au PDC. Il souligne par ailleurs que le Parti libéral radical (PLR) est complètement absent de cette discussion.

Christian Levrat affirme que son parti n’est "ni pour le port de la burqa, ni pour son interdiction”. Il serait surtout important d’augmenter la démocratie. "Et c’est justement ce que les deux partis (PDC et UDC, ndlr.) veulent refuser à l’islam”, conclut-il. 
Cath.ch

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