Deux jeunes musulmans libanais condamnés à apprendre le Coran

10:07 - February 13, 2018
Code de l'info: 3465459
Deux jeunes musulmans libanais, inculpés pour avoir profané une statue de la Vierge-Marie, ont été condamnés à une peine alternative à la détention consistant à lire, à mémoriser et à réciter des passages du Coran exprimant la vénération pour la Mère de Jésus.

Un oratoire à la Vierge Marie, dans le village chrétien libanais d'El-Kaa, dans la Bekaa |  © Maurice Page
Deux jeunes, élèves musulmans de l’école technique de Mounjez, un village à majorité chrétienne de la région d’Akkar au nord du pays, s’étaient introduits voici quelques jours dans une église et y avaient accompli des gestes outrageants contre une statue de Notre-Dame. Les deux jeunes ont également filmé leur bravade sacrilège et l’ont diffusé sur les réseaux sociaux. La police les avait arrêtés et les organes judiciaires s’étaient immédiatement activés afin de prévenir de nouveaux conflits sectaires.


La juge d’instruction Jocelyne Matta, chargée de se prononcer sur le cas, lors de l’audience du 8 février 2018, a préféré condamner les deux inculpés à une leçon de culture religieuse islamique plutôt que de recourir à des peines de détention. Durant l’audience, la magistrate a lu la sourate al Imran, qui exprime la vénération accordée à Marie par le texte sacré de l’islam. Elle imposé comme peine pour les deux jeunes inculpés la lecture, la mémorisation et la récitation de ce texte.


Une décision qui mérite les éloges
La décision de la juge a reçu des éloges, y compris de responsables musulmans libanais qui l’ont valorisée comme instrument efficace pour lutter contre les sectarismes et les offenses contre les croyances religieuses d’autrui. Elle a aussi été appréciée par des responsables politiques libanais. Le Premier ministre Saad Hariri, musulman sunnite, l’a valorisée sur les réseaux sociaux en tant que choix utile à mettre en évidence ce que les chrétiens et les musulmans partagent.


La juge s’était aperçue que les jeunes, bien qu’étant musulmans, ne savaient rien du Coran. Elle a donc choisi ce type de sanction pour leur enseigner à respecter également leur religion elle-même, outre la foi de ceux qui ne sont pas musulmans, a commenté, pour l’agence vaticane Fides, le Père Rouphael Zgheib, prêtre maronite et directeur national des Œuvres pontificales missionnaires. 
Cath.ch

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