L’exploitation du patrimoine scientifique arabe et musulman, une nécessité pour assurer le développement escompté

10:15 - March 19, 2018
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La nécessité d’exploiter le patrimoine scientifique arabe et musulman en vue d’assurer le développement escompté a été mise en exergue, samedi à Miliana (Aïn Defla), par le mathématicien et ancien ministre, le Pr Ahmed Djebbar.


Il est absolument nécessaire d’exploiter le legs scientifique arabe et musulman, une richesse inestimable à même de nous assurer une présence dans le gotha des nations développées, a indiqué le Pr Djebbar, qui présentait, au théâtre Mahfoud Touahri de Miliana, une communication sur l’histoire des sciences chez les arabes.


La nécessité de fructifier le patrimoine arabe dans le domaine scientifique est d’autant plus grande que celui-ci reste méconnu par les profanes, a soutenu M. Djebbar lors d'une rencontre organisée par l’association culturelle les amis de Miliana, invitant les jeunes chercheurs à investir ce terrain fertile pourvu de grandes richesses.


La recherche sur le patrimoine scientifique arabe a accompli des pas gigantesques durant les 50 dernières années dans les pays occidentaux, a-t-il observé, regrettant que les propres concernés (les arabes et les musulmans) fassent preuve d'une grande passivité à cet égard.


Pour lui, le fait que les Européens aient étudié de manière exhaustive le patrimoine scientifique arabe et musulman est révélateur à plus d’un titre, relevant que là où il travaille (Lille, N .D.L.R), les gens procèdent à la mise en culture de la science  .


En présentant, ici ou en Europe, des communications sur l’histoire des sciences chez les arabes, je donne des exemples attestant de manière qui ne prête pas à équivoque que nous avons, par le passé, été beaucoup plus moderne que ce que nous sommes aujourd’hui, a-t-il insisté.


Il a indiqué que contrairement à ce qu’avancent certaines voix en occident, la civilisation musulmane ne s’est pas limitée au seul aspect religieux, relevant qu’à son apogée, nombre de femmes médecins étaient formées pour soigner aussi bien leurs semblables que les hommes.


Evoquant la langue arabe, il a estimé que sa défense était on ne peut plus légitime à condition toutefois qu’elle se fasse de façon moderne suivant un certain nombre de paramètres rigoureux.


Lors de sa communication, M. Djebbar s’est intéressé à l’avènement puis au développement de l’activité scientifique en pays d’Islam, expliquant que par la suite, cette activité a été exportée vers nombre de pays à l’image de la Chine, l’Inde ainsi qu’en Europe.


Il a mis l’accent sur le fait que nombre de manifestations se rapportant à l’innovation dans le domaine de l’art se sont imprégnées de manière étroite avec les mathématiques, particulièrement la géométrie.


Face à la réaction des hommes des religions monothéistes ayant précédé l’Islam consistant à redouter que l’activité artistique notamment celle se rapportant à la représentation (par le dessin ou autre) d’objets conduise à des pratiques païennes, les artistes musulmans ont dépassé cette obsession par l’invention d’un art basé exclusivement sur la géométrie, a-t-il précisé.


Un nombreux public composé essentiellement d’intellectuels, d’étudiants et d’imams venus de nombre de wilaya du pays a suivi la communication du Pr Djebbar.


D’anciens  enseignants des lycées Ferroukhi et Mohamed Abdou de Miliana ont été honorés à la fin de la communication présentée.

aps

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