Finance islamique: quel état des lieux pour les banques ?

8:39 - November 13, 2018
Code de l'info: 3467834
Adopté dimanche 02 novembre par le Conseil de la monnaie et du crédit de la Banque d’Algérie, le règlement relatif aux conditions d’exercice des opérations de “finance participative” portant sur les produits financiers conformes à la Charia, qui introduit enfin un cadre juridique, fixe certaines exigences.

En attendant son entrée en vigueur, le règlement a déjà énoncé certaines conditions “en matière organisationnelle, procédurale et comptable, ainsi qu’en matière de formation et de qualification du personnel”, auxquelles les quatre banques publiques devront s’aligner.


Il s’agit, entre autres, de mettre en place un systèmes d’information adaptés et disposer de personnels qualifiés et exclusivement dédiés à la finance islamique. Une exigence maintes fois réitérées par l’association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) ces dernières semaines.


Où en sont les banques, à quelques jours de la publication de ce règlement dans le Journal officiel (JO) ? 


S’ils proposent des produits de finance islamique depuis fin 2017-début 2018, la BDL, la CNEP et la BADR, devront tout de même répondre aux exigences susnommées afin de recevoir l’avis de non objection de la Banque d’Algérie qui conditionne la mise effective des produits financiers sur le marché.

Les trois banques proposent déjà des services tels que takaful, la ijara tamlikia et des crédits immobiliers “halal”.


Chez la Banque nationale d’Algérie (BNA), les préparatifs vont bon train. La banque a entamé depuis plusieurs mois la refonte de son système d’information, en prévision de l’entrée en vigueur du règlement susnommé.


Contacté par le HuffPost Algérie, Meurad Cherief, directeur de ce projet chez la BNA, a fair savoir que cet établissement a lancé en juin 2018 un appel d’offres pour l’acquisition d’un nouveau logiciel de gestion bancaire. “L’étude des soumissions est toujours en cours mais nous sommes en phase finale”, a-t-il fait savoir.


Le même responsable a indiqué que la commission chargé de cet appel d’offres “a exigé de chaque soumissionnaire une démonstration de son programme”, ce qui constitue, selon lui, une innovation dans le processus d’appel d’offres.


Contacté par le HuffPost Algérie, les responsables de la CNEP, la BDL et la BADR ont été injoignables. Idem pour le département de marketing et de communication de la BNA, censé communiquer sur les services de cette banque.


L’ABEF et son président, Achour Aboudi, par ailleurs PDG de la BNA, sont également restés injoignables pour répondre à nos questions sur l’état des lieux au sein des banques, en prévision de l’entrée en vigueur de la finance islamique.


Le règlement 18/02, adopté dimanche passé, “définit les règles applicables aux produits dits participatifs ne donnant pas lieu à perception ou versement d’intérêt”.


Ces produits sont la Mourabaha, Moucharaka, Moudaraba, Ijara, Istisna’a, Salam ainsi que les dépôts en comptes d’investissement.


Pour rappel, la finance islamique adhère aux principes de la charia islamique qui proscrit le taux d’usure (Riba) et prône le principe des trois P: le Partage des Pertes et des Profits de la part des contractants.


Parmi les formules de financement figure El Mourabaha qui lie un client à une banque islamique autour d’un produit qu’il désire acquérir. La banque acquiert à son actif le produit qu’elle revend au client, avec toutefois une marge bénéficiaire.


Les autorités entendent drainer entre 1.500 et 2.000 millards de dinars grâce à ces nouveaux services. 
 huffpostmaghreb

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