La conférence de Varsovie est « minable »!

8:16 - February 17, 2019
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Ingénieux dans l’art de ridiculiser les velléités américaines et arabes contre l’Axe de la résistance, le numéro un du Hezbollah a taxé la conférence de Varsovie de « minable », prévoyant qu’elle n’aura aucun impact, et n’aboutira même pas à une guerre contre l’Iran.
S’exprimant à l’occasion de la commémoration des commandants martyrs de la résistance islamique,  Sayed Hassan Nasrallah a indiqué que son évaluation de cette rencontre dans la capitale polonaise est basée sur la comparaison qu’il a faite avec d’autres conférences, convoquées par les Américains et auxquelles la participation a été nettement plus importante en quantité et en qualité.
 
Il a cité celle contre la Syrie en 2011 et qui avait réuni 140 pays, ainsi que celle qui voulait mobiliser  le monde entier contre les mouvements de résistance, organisée à Charm al-cheikh en 1996 et qui à laquelle était la Russie et la Chine.
 
« Quelques 60 pays sont venus à Varsovie,…, la plupart n’ayant aucune stature régionale ni internationale,…Ils étaient présentés par des ministres des AE dans les meilleurs des cas, alors que d’autres ont envoyé des délégués ou leurs ambassadeurs sur place…et ils ne sont même pas parvenu à rédiger une communiqué conjoint », a-t-il noté  avec pertinence.
 
Quant aux responsables arabes qui y ont fait part, « ce ne sont que des sbires dans le projet de l’hégémonie américano-israélienne », les a-t-il qualifiés. Selon lui, la plupart d’entre eux avaient affiché précédemment leur normalisation avec Israël, « à l’exception de l’Arabie saoudite dont la présence de son ministre des AE étrangères sur la même table que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est une première ».
 
« Voyez donc leur tête lorsqu’ils sont sortis de la rencontre et ont été débordés par les journalistes… Ils avaient des visages blêmes parce qu’ils savent très bien que ce que leur démarche n’est pas populaire parmi leur opinion publique», a-t-il fait remarquer.
 
Signalant que la cause palestinienne a été le grand absent de cette rencontre, sayed Nasrallah a appelé les peuples arabes et musulmans à faire tourner à pleine vitesse la bataille contre la normalisation avec l’entité sioniste dans leur pays. Car selon lui, « c’est la moindre des choses à faire en l’état actuel pour ceux qui n’ont pas d’arme pour combattre ».
 
Sur le dossier régional aussi, S. Nasrallah s’est arrêté sur la fin de Daech qui devrait être annoncée prochainement. Qualifiant le président américain Donald Trump de « grand hypocrite » qui se veut s’attribuer la gloire de l’avoir vaincu, il a rappelé que ce sont les USA, via l’administration précédente, qui l’avait créé. Il a aussi révélé comment les Américains ont voulu attarder son éradication, aussi bien en Syrie, qu’au Liban et en Irak.
 
Sur le dossier interne libanais, le numéro un du Hezbollah a réaffirmé la volonté du parti de mener jusqu’au bout la bataille contre la corruption et la dilapidation de l’argent public.
 
« Nous allons commencer par les plus grosses affaires, celles qui coûtent des millions de dollars,…, nous allons utiliser tous nos moyens et liaisons pour achever les dossiers et ensuite nous allons saisir la Justice », a-t-il ainsi résumé le modus operandi qu’il va suivre dans son action. Assurant qu’au cas d’atermoiements de la part de la Justice, des mesures seraient prises sur le terrain.
 
Réitérant la proposition de confier à l’Iran la construction du secteur électrique, il a révélé que la proposition avait été déjà faite dans le passée et refusée par le Premier ministre par crainte des répercussions américaines et saoudiennes.
Et de clamer : « Alors montrez-nous à qui vous allez confier ce secteur, a quel pays ami… La proposition de l’Iran aura au moins eu la faveur de vous pousser à faire quelque chose pour ce secteur », qui coute au Liban au moins 1.8 milliards de dollars par an.
 
« Nous allons nous inspirer du courage et de la persévérance de nos commandants martyrs dans cette lutte »,  a-t-il conclu son discours en allusion à cheikh Ragehb Harb, qui avait lancé la résistance civile contre l’occupation israélienne, sayed Abbas Moussaoui, l’ex-secrétaire général du Hezbollah et de Haj Imad Moughniyé, le fondateur de la Résistance.
 
Il avait d’ailleurs commencé son allocution en relevant un trait qui a uni ces trois commandants dans leur lutte et leurs sacrifices : « leur espoir et leur grand optimisme que la victoire sera au bout de leurs peines ». Tandis que lors du lancement de leur lutte, au lendemain de l’invasion israélienne du Liban en 1982,  le monde entier pensait que le Moyen-Orient  allait entrer dans l’ère israélienne.
 
Manifestement, dans l’esprit de S. Nasrallah, ce brin d’espoir touche aussi bien la lutte contre la corruption que celle contre l’ennemi israélien.
Al Manar
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