Des milliers de musulmans indiens réfugiés dans une mosquée par crainte d'attaques d'extrémistes hindous

9:32 - February 19, 2019
Code de l'info: 3468784
Depuis plusieurs jours, la tension reste palpable à Jammu, la capitale de l'Etat Jammu-et-Cachemire, dans le Cachemire indien. Plus de 2 000 personnes se sont réfugiées à Mecca Masjid, l’une des plus grandes mosquées d’Inde, par crainte de représailles des extrémistes hindous. 
En proie à un conflit séparatiste depuis plusieurs années, l’État de Jammu-et-Cachemire a connu, vendredi 15 février, ce que les forces de sécurités gouvernementales décrivent comme la pire des attaques dont la région a été victime. 
 
Une quarantaine de membres des forces de l’ordre ont trouvé la mort lors de l' attaque d’un convoi par une voiture piégée, qui a fait également plusieurs victimes à Pulwama. Cet attentat a été revendiqué par la suite par le groupe Jaish-e-Muhammed. 
 
Le jour même de l’attentat, les attaques ont commencé de la part d'extrémistes hindous. « Vendredi, un groupe de hooligans hindous est venu dans la région et a jeté des pierres sur nous. Ils ont endommagé nos bus. (…) Craignant la violence, nous sommes venus à Bathindi hier soir », a déclaré Abdul Majid, un résident du Cachemire qui, avec 700 autres personnes, a quitté la région dans la soirée du samedi 16 février pour fuir les extrémistes hindous. 
 
Plusieurs attaques à l'encontre de Cachemiris musulmans ont d'ores et déjà été recensées. « Environ 2 000 personnes se sont actuellement installées à la Mecca Masjid, et de plus en plus de gens y affluent », a rapporté auprès de médias locaux un résident de Bathindi. 
 
Par crainte des attaques hindoues, de nombreux magasins et établissements commerciaux ont fermé leurs portes et les transports publics sont à l’arrêt. De nombreuses organisations professionnelles, incluant le Forum des commerçants et des industriels du Cachemire ainsi que l’Alliance économique du Cachemire, ont appelé à la grève. 
 
Pour l’heure, les autorités ont mis à l’arrêt le service d'Internet mobile dans la plupart des régions de Jammu-et-Cachemire afin d'éviter toute propagation de rumeurs dangereuses. Au moins quatre militaires indiens ont encore été tués lundi 18 février dans la région. 
saphirnews
captcha