Histoire de la traduction du Coran dans les Balkans

10:46 - December 13, 2022
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Téhéran(IQNA)-Lire le Coran en arabe, est un grand défi pour les musulmans des pays non arabophones. Les traducteurs ont essayé de leur faciliter la lecture et la compréhension, en traduisant le Coran dans différentes langues, mais l'interdiction de lire la traduction du Coran par les érudits musulmans, dans les années 20 et 30, a créé un sérieux problème.

Les musulmans des Balkans (les pays d'Albanie, de Bosnie-Herzégovine, de Bulgarie, de Croatie, du Kosovo, du Monténégro, de Macédoine du Nord, de Roumanie, de Serbie et de Slovénie) ont hérité des traditions de l'islam ottoman, y compris l'interdiction de traduire le Coran. Cet embargo a commencé lorsque le Grand Mufti d'Albanie a émis une fatwa en 1924, pour interdire la traduction du Coran par les musulmans, alors que la plupart des musulmans albanais ne savaient ni lire ni comprendre le Coran en arabe.

Cependant, cette décision concernant la traduction du Saint Coran, a été progressivement supprimée, et à Sarajevo en 1937, la première traduction du Saint Coran a été publiée par deux célèbres érudits musulmans, Muhammad Banga et Jamaluddin Cavucevic, puis par une nouvelle génération d'érudits avec plus de 10 traductions.

En Albanie, un célèbre militant nationaliste nommé Ilo Mitkë Qafëzezi, a traduit le Coran de l'anglais en albanais, et a publié la première partie en 1921. Son objectif était de rapprocher les Albanais musulmans de leurs frères chrétiens, et de présenter le Coran aux chrétiens albanais.

À la fin des années 20 et 30 du XXe siècle, les traductions du Coran se sont poursuivies jusqu'à l'arrivée au pouvoir du Parti communiste en 1944, qui a interdit la traduction du Coran jusqu'en 1991.

Le problème de la traduction, parmi deux groupes ethniques à majorité musulmane dans la région des Balkans (Bosniaques et Albanais), était la traduction du Saint Coran par des non-musulmans qui visait à faire des musulmans des organisations ethniques ou identitaires.

C'est là que l'on trouve la première traduction serbe du Coran, complétée par Micho Lobibratich (1829-1889), publiée après sa mort à Belgrade, en 1895, dans le but d'attirer les musulmans de Bosnie, ou comme il les appelait les « mahométans du peuple serbe », à participer aux comités ethniques de Serbie.

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