Le pèlerinage à la Maison Sacrée (Al-Ka’ba) est le 5ème pilier de l’Islam. Le 1er Chawwâl, date de la fête de la rupture finale du jeûne, annonce le début de la période du Grand pèlerinage
Dans la conception de1’Islam, la vie tout entière représente un temple d’adoration. Elle est rythmée par des pratiques rituelles qui font participer l’homme à la sacralisation du temps et de l’espace.
Le Coran nous apprend au sujet du pèlerinage à la Maison Sacrée (Al-ka’ba), qu’ "Il incombe aux hommes, à ceux qui possèdent les moyens d’aller, par Dieu, en pèlerinage à la maison" Coran -III, 97. Ainsi, le 1er Chawwâl, date de la fête de la rupture finale du jeûne, annonce le début de la période du grand pèlerinage qui s’étend jusqu’au 10ème jour de dhu-l-higga (le dernier mois de l’année lunaire). C’est cette période qui constitue les mois du pèlerinage : chawwâl, dhu-l-qi’da et les dix premiers jours de dhu-l-higga (al-mawâ-qît az-zamâniyya).
La tradition musulmane rapporte que la ka’ba a été fondée par Adam, et que son emplacement a été indiqué par inspiration divine à Abraham. "Le premier temple qui ait été fondé pour les hommes est, en vérité, celui de Bakka. Il est béni et sert de direction pour les mondes. On y trouve des signes évidents : la station d’Abraham. Quiconque y pénètre est en sécurité" Coran - III, 96.
"Nous avons établi pour Abraham l’emplacement de la Maison. Ne m’associe rien, purifie ma maison pour ceux qui accomplissent les circuits, pour ceux qui s’y tiennent debout, pour ceux qui s’inclinent et qui se prosternent" Coran - XXII, 26. C’est en effet à la suite de cette inspiration divine, qu’Abraham y conduisit son épouse Hâgâr et son fils Ismaïl pour se consacrer à Dieu et lui vouer une adoration sincère, comme le relate le Coran "Notre Seigneur ! J’ai établi une partie de mes descendants dans une vallée stérile auprès de ta Maison Sacrée. Ô notre Seigneur ! Afin qu’ils s’acquittent de la prière" Coran - XIV 37.
Elévation des fondements de la Maison Sacrée. Le Coran rapporte à ce sujet : "Lorsque Abraham et Ismaïl eurent élevé les fondements de la maison, ils s’écrièrent : Notre Seigneur ! Accepte cela de notre part, car Tu es celui qui entend et connaît tout" Coran - II, 127.
Les fins du pèlerinage. Comme toute pratique rituelle en Islam, le pèlerinage à des fins spirituelles et communautaires est un moyen pour invoquer le Nom d’Allah, de le glorifier et de lui présenter les louanges. Il est aussi la concrétisation du sens de la communauté (Umma) dont chaque musulman représente un membre. Dieu dit à ce sujet : "Appelle les hommes au pèlerinage ! Ils viendront à toi, à pied ou sur toutes monture efflanquée. Ils viendront par des chemins éloignés pour témoigner des bienfaits qui leur seront accordés, et pour invoquer le Nom de Dieu dans des jours fixés sur les bêtes des troupeaux qu’il leur a accordée. Mangez-en et nourrissez en le pauvre, le malheureux" Coran - XXII, 27 et 28. Le pèlerinage est néanmoins soumis à deux conditions : avoir les capacités physiques et financières.
L’état de sacralité (al-ihrâm) qui est la formulation de l’intention. Ce rite annonce le début de tous les autres rites relatifs au pèlerinage. Cet acte implique d’autres attitudes et comportements qui ne font pas partie des piliers (arkân), mais qui, en cas de négligence, exige une mesure expiatoire par le sacrifice d’une bête.
Avant d’entrer en état de sacralisation, il est recommandé au pèlerin de se couper les ongles, de se laver rituellement le corps (gâmâba), d’enlever ses vêtements habituels (tagârrud) et mettre deux pièces d’étoffe, de préférence blanches, dont l’une à mettre sur les épaules et la seconde autour de la hanche, et de se découvrir la tête (pour les hommes). Le pèlerin procédera ensuite à une prière de deux unités (Rak’a) avant de formuler son intention d’accomplir le pèlerinage.
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