Israël décrit ce qui se passe en Syrie et le contrôle de ce qu'il appelle la « coalition rebelle islamiste » comme un « événement historique » qui aura des répercussions sur le Moyen-Orient et contribuera à changer les règles du jeu dans la région.
C’est ce dont Israël a peur et il n’est pas improbable que ce qui s’est passé en Syrie, arrive aussi dans d’autres pays arabes.
Israël a renforcé ses forces dans le Golan, et Benjamin Netanyahu et Israël Katz, le ministre de la guerre, se sont rendus sur la ligne de cessez-le-feu dans le Golan occupé, et de là, ont observé l'avancée des forces sionistes dans la zone tampon. Selon les affirmations de Netanyahu, le régime sioniste aurait occupé Jabal al-Sheikh en Syrie, après le retrait des forces de Bachar al-Assad, à des « fins de défense ».
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Le général de division à la retraite Amiram Levin qui était auparavant commandant du nord de la Palestine occupée et adjoint du Mossad, a souligné dans son entretien avec le journal Maariv, que l’occupation par Israël, de Jabal al-Sheikh, considéré comme une position stratégique surplombant le plateau du Golan, le Liban et Damas, est le signe de l’inquiétude du régime sioniste. Il a aussi mis en garde contre ses conséquences et déclaré que le projet d’occupation de Jabal al-Cheikh compliquerait la situation sur la ligne de cessez-le-feu, ajoutant : « Israël doit être sûr que ses opérations militaires dans le Golan ne contribueront pas à compliquer la situation et ne s'étendront pas en Syrie. L’armée israélienne se trouve dans une situation critique, alors que la guerre à Gaza se poursuit, que le cessez-le-feu avec le Liban est temporaire et qu’il existe également un front en Cisjordanie ».
L’Institut de sécurité nationale et de stratégie sioniste « Mishgav » a conseillé au régime israélien d'être vigilant et prudent, face aux récents développements au Moyen-Orient, qui pourraient constituer une menace pour Israël.
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Michael Milstein, directeur de l'Association des études palestiniennes au Centre Dayan de l'Université de Tel Aviv, a évoqué dans un article pour le journal Yedioth Aharonot, que le succès des groupes armés dans le renversement du gouvernement de Bachar al-Assad, inquiétait les sionistes. Selon les estimations de Milstein, les caractéristiques et les conséquences des troubles et de la récente attaque en Syrie, sont différentes de l'attaque soudaine du Hamas contre les colonies sionistes de la bande de Gaza, et la défaite des services de renseignement sionistes le 7 octobre 2023, qui a encore des répercussions qu’il est nécessaire d'analyser en profondeur.
Michael Milstein a déclaré : « Il n’y a rien dans la Syrie après Assad, qui puisse inspirer l’optimisme quant au nouveau Moyen-Orient promu par Netanyahu, et Israël devrait éviter toute rhétorique euphorique. Israël doit être prudent car les révolutionnaires syriens constituent de nombreux groupes aux intérêts et aux idées contradictoires, dont certains sont des djihadistes islamistes. Il n’est donc pas exagéré de supposer que la Syrie sera divisée en plusieurs parties ou pour être plus précis, que cela renforcera la ruine du pays qui existe depuis plus d’une décennie ».
Amir Bin David, rédacteur en chef du « Time of Israël », a déclaré : « La chute du gouvernement de Bachar al-Assad restera dans les mémoires d'un point de vue historique, comme un autre maillon de la chaîne des événements qui ont commencé le 7 octobre 2023. Les événements du 7 octobre et la guerre d'Israël contre Gaza ont non seulement affaibli le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, mais ont également porté un coup dur au Hezbollah libanais, affaibli l'Iran dans la région, et ont conduit à l'effondrement du régime de Assad. Nous sommes à la veille d'un nouveau Moyen-Orient, mais il est trop tôt pour évaluer si c'est une bonne nouvelle pour Israël. Israël et le monde entier devraient considérer le leader de Tahrir al-Sham, à savoir Ahmad al-Shara connu sous le nom d'Abu Muhammad al-Julani, comme « le nouvel homme fort de la Syrie » car il est déterminé à maintenir l’unité de la Syrie et à créer un gouvernement libre, juste et démocratique. Cela semble très positif mais il est difficile de croire que cela se produira, et cela inquiète Israël ».