"Je l'ai fait (...), ton Allah de merde." C'est la phrase lâchée à deux reprises par le suspect dans la vidéo qu'il a tournée alors que sa victime agonisait. Il réalise ensuite qu'il est aussi filmé par les caméras de surveillance à l'intérieur de la mosquée. "Je vais être arrêté, c'est sûr", lance alors l'homme avant de prendre la fuite.
L'auteur de l'homicide, qui a eu lieu vendredi matin vers 8 h 30 dans la mosquée Khadidja de cette petite ville gardoise de quelque 5 000 habitants au nord d'Alès, était toujours introuvable samedi 26 avril, a confirmé à l'AFP Abdelkrim Grini, le procureur de la République d'Alès.
"L'individu est activement recherché. C'est une affaire prise très au sérieux, les faits sont très graves", a insisté le magistrat, sans donner aucun élément sur le suspect et en précisant : "Toutes les pistes sont envisagées mais aucune privilégiée".
Coup de folie soudain, vengeance personnelle, acte islamophobe ? Le fait que l'auteur de ce meurtre ait partiellement filmé l'agression semble en tous cas accréditer la thèse de la préméditation.
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"Seuls à l'intérieur de la mosquée" au moment des faits
Selon les premières explications du procureur d'Alès vendredi en milieu de journée, la victime et son agresseur étaient "seuls à l'intérieur de la mosquée" au moment des faits. Les "deux hommes étaient occupés à prier, lorsqu'un des deux a porté plusieurs dizaines de coups de couteau à l'autre, avant de le laisser pour mort et de prendre la fuite", a expliqué le magistrat.
La victime semble avoir reçu "40 ou 50 coups de couteau" et son corps a été découvert "vers 11 h, 11 h 30" seulement, "lorsque les autres fidèles sont arrivés pour la prière du vendredi à la mosquée", avait précisé Abdelkrim Grini.
Si les enquêteurs du groupement de gendarmerie du Gard, de la section de recherche (SR) de Nîmes et de la police judiciaire disposent donc des images tournées par l'agresseur lui-même, ils ont également entre les mains la vidéo des faits enregistrée par les caméras de surveillance dont est équipée la mosquée Khadidja, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment, a confirmé Abdelkrim Grini à l'AFP.
Toujours selon le magistrat, la victime, âgée de 23-24 ans, "fréquentait régulièrement" cette mosquée de La Grand-Combe, dans le hameau du Trescol. En revanche, "l'auteur présumé ne la fréquentait absolument pas et n'y était a priori jamais venu auparavant".
Selon plusieurs personnes interrogées sur place vendredi par l'AFP, la victime serait un jeune homme arrivé du Mali il y a quelques années, "très connu" dans le village, où il était très apprécié.
Qualifiant cet événement d'"épouvantable", dans un message sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a manifesté son "soutien à la famille de la victime et (sa) solidarité à la communauté musulmane touchée par cette violence barbare, dans son lieu de culte, le jour de la grande prière".
france24