Lors d’un entretien téléphonique tenu dimanche 8 Tir (30 juin), le président iranien Massoud Pezeshkian a exprimé de vives critiques à l’encontre de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), lors d’un échange avec Emmanuel Macron, président de la République française. Réagissant à l’inquiétude exprimée par ce dernier au sujet de la suspension de la coopération de l’Iran avec l’AIEA, Pezeshkian a dénoncé les rapports biaisés de son directeur général et son silence face aux attaques israéliennes contre les installations nucléaires iraniennes.
Il a déclaré que malgré la transparence de l’Iran et l’absence de volonté de fabriquer une arme nucléaire, l’AIEA n’a pas agi de manière impartiale. Il a rappelé que les activités nucléaires de l’Iran sont menées sous la surveillance continue de l’agence, et que toutes les caméras de contrôle ont été maintenues actives. Pourtant, ni les actes de sabotage ni les frappes militaires américaines et israéliennes contre ces installations n’ont été condamnés par l’agence, a-t-il regretté.
Pezeshkian a aussi soulevé la question de la légitimité du régime israélien, qui n’est pas signataire du Traité de non-prolifération (TNP), à être une référence dans les rapports de l’AIEA. Il a souligné que ce double standard porte gravement atteinte à la sécurité régionale et mondiale, et érode la confiance de l’opinion publique iranienne dans les institutions internationales.
Le président iranien a appelé à une réforme du comportement de l’AIEA, exigeant que l’agence défende équitablement les droits de tous ses membres. Il a aussi mis en garde contre les dangers d’un système international qui tolère l’agression et la criminalité d’un régime qui, selon lui, commet des atrocités contre les civils à Gaza, tout en accusant l’Iran de déstabiliser la région.
De son côté, Emmanuel Macron a présenté ses condoléances pour les victimes iraniennes des récentes attaques, réaffirmant que la France avait condamné l’intervention militaire conjointe d’Israël et des États-Unis. Il a déclaré ne reconnaître aucune légitimité à Israël dans le dossier nucléaire iranien et a soutenu la poursuite des échanges entre l’Iran, l’AIEA et les pays européens dans un cadre renouvelé.
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