La capitale sans mosquée de l'Europe !

7:16 - July 03, 2025
Code de l'info: 3492704
IQNA-Plus d’un an après la fermeture de la mosquée centrale de Prague, la communauté musulmane de la capitale tchèque peine toujours à retrouver un lieu de culte dans le centre-ville.

En cause : une série d’obstacles administratifs et sociaux, alimentés par un climat de méfiance croissante à l’égard de l’islam dans le pays.

La mosquée, qui accueillait auparavant des centaines de fidèles, a été fermée en 2024 à la suite de plus de 500 plaintes déposées par des riverains auprès du propriétaire de l’immeuble.

Depuis, aucun espace alternatif n’a pu être sécurisé dans le centre de Prague, malgré des mois de démarches initiées par les responsables religieux locaux.

Une communauté marginalisée
Selon des représentants de la communauté musulmane locale, les refus s’enchaînent dès que le mot « mosquée » est mentionné dans les négociations immobilières. L’écho de l’islamophobie persistante en République tchèque, ravivée depuis la crise migratoire de 2015, serait selon eux un frein majeur à la liberté de culte.

« Nous ne demandons pas de traitement privilégié, seulement de pouvoir exercer notre religion comme tout citoyen », déclare un porte-parole de la communauté, évoquant les déplacements pénibles que doivent effectuer de nombreux fidèles vers les mosquées situées en périphérie de la ville.

Des chercheurs spécialisés dans les relations interconfessionnelles en Europe centrale alertent sur l’isolement croissant de certaines minorités religieuses en Tchéquie, notamment dans les grandes villes.

La fermeture de la mosquée centrale de Prague a rompu une dynamique d’inclusion fragile, notamment pour les jeunes générations musulmanes qui peinent désormais à se réunir pour les fêtes religieuses ou les cours de langue arabe.

Un enjeu européen sous-estimé
Bien que le nombre de musulmans en République tchèque reste relativement faible – estimé entre 20 000 et 25 000 personnes – leur intégration et leur droit à pratiquer leur religion sans discrimination reste un test pour les principes démocratiques européens, affirment plusieurs ONG.

L’absence d’un lieu de culte adapté dans une capitale européenne comme Prague interroge sur la place réservée à l’islam dans les sociétés post-soviétiques, où la laïcité est souvent perçue comme une exclusion plutôt qu’une neutralité.

Ainsi, alors que la communauté musulmane de Prague entame sa deuxième année sans mosquée centrale, le débat dépasse la simple question immobilière. Il soulève des interrogations profondes sur la tolérance religieuse, l’équité d’accès au culte et la gestion de la diversité culturelle dans une Europe en mutation.

À l’heure où les tensions identitaires resurgissent dans plusieurs pays européens, la situation de Prague rappelle l’importance de garantir les droits fondamentaux de toutes les minorités, sans distinction.

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