Selon une enquête du Monde, des milliers de familles musulmanes parlant le bengali sont arrêtées, détenues puis expulsées vers le Bangladesh, souvent malgré des preuves tangibles de leur citoyenneté indienne.
À Paikar, dans le district de Birbhum, les parents de Sunali Khatun n’ont plus de nouvelles de leur fille enceinte de huit mois, de leur petit-fils de 8 ans et de leur gendre depuis leur expulsion le 24 juin. Le couple, parti travailler à Delhi, a été arrêté le 18 juin, accusé d’être bangladais sur la base de leur langue.
Malgré la présentation de documents officiels — carte d’identité et titre de propriété datant de 1956 — la police les a confisqués, ainsi que leurs téléphones, avant de les expulser, yeux bandés, dans le district bangladais de Rajshahi. À la frontière, ils ont été menacés : « Si vous revenez, on vous tue. »
Ce type de rafles, menées au nom de la lutte contre l’immigration illégale, touche des milliers de personnes dans la région. Les familles expulsées se retrouvent sans ressources, séparées de leurs proches et privées de leurs droits fondamentaux, dans un climat de suspicion visant particulièrement les musulmans bengalis.