Selon l'AFP, le président Erdogan a dénoncé une « provocation infâme » et un « crime de haine ». Le dessin, publié le 25 juin, montre deux personnages nommés Mohammad et Musa se retrouvant au ciel, au-dessus d’une ville en ruines. Selon le dessinateur Dogan Pehlevan, le message visait à dénoncer l’absurdité de la guerre, en particulier à Gaza, et non à moquer la religion.
Les inculpés – le directeur de rédaction Zafer Aknar, le graphiste Cebrail Okçu, l’auteur du dessin Dogan Pehlevan et le responsable de gestion Ali Yavuz – ont tous rejeté l’accusation de blasphème. Deux autres personnes sont recherchées à l’étranger. Les arrestations ont déclenché des tensions à Istanbul, avec des affrontements entre partisans de Leman et opposants.
Des ONG, dont Reporters sans frontières et Cartoonists Rights, dénoncent une atteinte grave à la liberté d’expression et appellent à la protection de la rédaction. Le Syndicat de la presse turque (TGS) exprime sa vive inquiétude.
Enfin, certains observateurs comparent cette affaire au massacre de Sivas en 1993, rappelant les dangers liés à l’instrumentalisation religieuse et à l’intolérance. Le rédacteur en chef de Leman insiste : « Nous ne publierions jamais une caricature du prophète. »