Lorsque l’Imam Hussein (as) se leva contre le pouvoir tyrannique et illégitime de Yazid, il se retrouva d’abord seul, sans soutien. Personne ne vint à son aide, et finalement, il fut encerclé, puis tué au terme d’un combat sanglant. Ainsi, sa مظلومية (oppression subie) trouve un écho direct dans plusieurs passages coraniques.
Dans le Coran, Dieu insiste sur la sacralité de la vie humaine et affirme que si une personne est tuée injustement, son proche a le droit de réclamer justice :
« وَ لا تَقْتُلُوا النَّفْسَ الَّتي حَرَّمَ اللَّهُ إِلاَّ بِالْحَقِّ وَ مَنْ قُتِلَ مَظْلُوماً فَقَدْ جَعَلْنا لِوَلِيِّهِ سُلْطاناً... »
« Et, sauf en droit, ne tuez point la vie qu'Allah a rendu sacrée. Quiconque est tué injustement, alors Nous avons donné pouvoir à son proche [parent]. Que celui-ci ne commette pas d'excès dans le meurtre, car il est déjà assisté (par la loi).» (al Isra-33)
Le respect de la vie humaine est un principe reconnu dans toutes les religions et systèmes moraux. Toutefois, selon la tradition islamique, le cas le plus flagrant de mise à mort injuste est celui de l’Imam Hussein (as) et de ses fidèles compagnons. Certains hadiths mentionnent que le walī (proche) chargé de venger ce sang pur est al-Mahdī (aj), qui apparaîtra à la fin des temps pour rétablir la justice.
Un autre verset évoque le droit des opprimés à se défendre :
« أُذِنَ لِلَّذينَ يُقاتَلُونَ بِأَنَّهُمْ ظُلِمُوا وَ إِنَّ اللَّهَ عَلى نَصْرِهِمْ لَقَديرٌ »
« Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Allah est certes Capable de les secourir »(hajj-39)
Certains exégètes considèrent ce verset comme une allusion à la situation de l’Imam Hussein (as), contraint de combattre pour défendre la religion et s’opposer à l’injustice.
Par ailleurs, dans l’épisode coranique du sacrifice d’Ismaël (as), Dieu remplaça l’enfant par un sacrifice céleste. Le Coran qualifie cette offrande de « ذِبْحٍ عَظيمٍ » (un grand sacrifice) :
« وَ فَدَيْناهُ بِذِبْحٍ عَظيمٍ »
« Et Nous le rançonnâmes d'une immolation généreuse. »(Saffat-107)
D’après certaines traditions, ce « grand sacrifice » ne se limite pas au bélier, mais symbolise un événement encore plus profond : le martyre d’un descendant d’Ibrahim (as), dont le sang fut versé pour Dieu. Il s’agirait de l’Imam Hussein (as). Un hadith rapporte que Dieu révéla à Ibrahim le récit de la tragédie de Karbala, et celui-ci pleura longuement d’émotion.