Dans un communiqué publié vendredi, la Grande Mosquée a estimé que cette « décision, mûrie dans un contexte international d’une extrême tension, s’inscrit dans une tradition diplomatique française soucieuse de justice, d’équilibre et de paix durable au Proche-Orient ».
Pour son recteur Chems-Eddine Hafiz, cette reconnaissance représente « bien davantage qu’un symbole » au moment où des « drames se déroulent à huis clos dans la bande de Gaza, où le désespoir ronge les corps autant que les esprits, et où toute voix de modération semble engloutie dans le fracas des armes ».
Reconnaissance par la France d’un État palestinien : les réactions de la Grande Mosquée de Paris et du Crif
Il enchaîne en affirmant que les institutions religieuses que « nous sommes, attentives au sort des innocents et à la souffrance des peuples, ne s’immiscent pas dans les jeux d’équilibre géostratégiques. Mais elles savent reconnaître, lorsqu’elles en sont témoins, un geste d’apaisement, un signal envoyé aux consciences, un sursaut attendu ».
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris estime que la France, en choisissant de reconnaître un État que tant d’autres ont déjà accueilli dans la communauté internationale, agit avec « discernement, dans le respect de son héritage diplomatique et de sa vocation humaniste ».
Une position à l’opposé de celle du Crif, le puissant lobby pro-israélien en France. La reconnaissance par la France de l’État palestinien « sans conditions préalables est une faute morale, une erreur diplomatique et un danger politique », critique le Crif, furieux contre la décision d’Emmanuel Macron.
Pour cette organisation qui défend la guerre contre l’enclave palestinienne où Israël est accusée de génocide, « exiger que les conditions minimales », à savoir la « libération des otages encore retenus à Gaza et la reddition du Hamas », soient « réunies pour sa reconnaissance, ce n’est pas rejeter un État palestinien, c’est favoriser le jour venu une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ».
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