Al-Aqsa, mémoire d’un incendie et symbole de résistance

4:11 - August 22, 2025
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IQNA-Le 21 août 1969, le monde musulman fut profondément choqué par l’incendie criminel qui ravagea une partie de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem.

Cet acte délibéré, commis par un extrémiste soutenu par le climat d’impunité offert par l’occupation israélienne, visait à profaner le troisième lieu saint de l’islam et à affirmer un projet de judaïsation de la Ville sainte.

Plus d’un demi-siècle après, cette tragédie demeure une blessure ouverte et un rappel constant des menaces qui continuent de peser sur Al-Qods et son patrimoine religieux et historique. Al-Aqsa n’est pas seulement un sanctuaire : elle incarne la mémoire spirituelle de plus de deux milliards de musulmans et symbolise la résistance d’un peuple attaché à sa terre et à sa dignité.

L’incendie de 1969 et ses racines idéologiques
L’attaque du 21 août 1969 ne fut pas un accident isolé. Dès le début du XXe siècle, des sources sionistes exprimaient clairement leur volonté de détruire Al-Aqsa pour reconstruire sur ses ruines un prétendu « temple ».

بیت‌المقدس؛ نمادی از پایداری و جوهره آرمان فلسطین

Des encyclopédies, des déclarations de responsables juifs et des pressions sur l’administration britannique avant 1948 témoignaient déjà de cette intention. Après la création de l’État d’Israël en 1948 et surtout après la guerre des Six Jours de 1967, ce projet s’accentua. L’occupation de Jérusalem-Est fut suivie de fouilles archéologiques illégales et de confiscations de terres autour du Haram al-Sharif.

C’est dans ce contexte qu’un extrémiste australien, Michael Denis Rohan, incendia une partie du sanctuaire. Les flammes détruisirent notamment le minbar historique offert par Nour al-Din et endommagèrent la structure méridionale du monument.

La lenteur volontaire des pompiers israéliens, contrastant avec la mobilisation rapide des Palestiniens et des brigades venues d’Hébron ou de Bethléem, renforça les soupçons de complicité. Le procès de l’incendiaire, rapidement qualifié de « déséquilibré » et libéré, acheva de démontrer la volonté des autorités d’étouffer la gravité de ce crime.

بیت‌المقدس؛ نمادی از پایداری و جوهره آرمان فلسطین

Jérusalem, symbole de persistance et d’identité
L’incendie d’Al-Aqsa ne fut qu’une étape d’un processus plus large : colonisation des quartiers palestiniens, expropriations de biens religieux, fouilles menaçant les fondations de la mosquée, et prières provocatrices organisées par des groupes extrémistes dans son enceinte.

À chaque étape, l’objectif était d’imposer une nouvelle réalité sur le terrain, en marginalisant les habitants palestiniens et en sapant leur patrimoine religieux et culturel.

بیت‌المقدس؛ نمادی از پایداری و جوهره آرمان فلسطین

Pourtant, Al-Qods demeure un symbole de résistance. Les Palestiniens, malgré les privations et la répression, continuent de protéger la mosquée et de défendre leur droit à la ville. Les mobilisations populaires en Cisjordanie, à Gaza et dans la diaspora rappellent que la cause de Jérusalem transcende les frontières.

À l’échelle régionale et internationale, l’incendie de 1969 contribua d’ailleurs à la naissance de la coopération islamique, avec la tenue du premier Sommet de l’Organisation de la Conférence islamique à Rabat en septembre 1969.

Aujourd’hui encore, Al-Aqsa demeure un test pour la communauté musulmane et internationale. Laisser se poursuivre les politiques de judaïsation et les violations quotidiennes, c’est cautionner une nouvelle tragédie.

Protéger Al-Aqsa, en revanche, c’est préserver une mémoire, une identité et une dignité collective. Plus qu’un choix, c’est un devoir religieux, politique et humain.

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