Selon Anadolu, lors d’une conférence organisée à Genève par l’association Cojep International au siège des Nations unies, il a rappelé que la loi de 2021 avait, selon lui, renforcé un climat répressif. La dissolution du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) a marqué, dit-il, un tournant, ouvrant la voie à une série de mesures ciblant associations, structures éducatives et même maisons d’édition musulmanes.
Burgat a établi un lien entre ce contexte et la situation au Proche-Orient, estimant que « la matrice du soutien à Israël par une majorité politique française est l’islamophobie ». Pour lui, le débat public privilégie la criminalisation des acteurs palestiniens au détriment d’une lecture conforme au droit international.
Le chercheur replace cette dynamique dans une logique postcoloniale, affirmant que la société française peine à accepter que la quatrième génération issue de l’immigration musulmane prenne la parole sur un pied d’égalité. Malgré une émergence croissante de voix musulmanes dans l’espace public, il considère que la domination du discours identitaire et de l’extrême droite fragilise toute contre-tendance.