
Selon elwatan, né dans un milieu modeste et profondément enraciné dans la tradition des maktab, il a consacré toute sa vie au service du Livre saint.
Reconnu pour la profondeur de son recueillement, la beauté de ses maqamat et la douceur de sa voix, il a laissé derrière lui un héritage sonore qui continue de résonner en Egypte et bien au-delà. A cette occasion, la Radio du Coran d’Egypte a rediffusé plusieurs de ses récitations afin de rendre hommage à son itinéraire coranique exceptionnel.
De la mémorisation précoce à la formation dans les maktab
Cheikh Abdalwahed Zaki Radi est né le 1er juillet 1936 dans le village de Shabramant, dépendant d’Abou al-Nomros, dans le gouvernorat de Guizeh. Son parcours coranique a commencé très tôt, au sein de l’école traditionnelle de son village. Doté d’une mémoire remarquable et d’une grande persévérance, il est parvenu à mémoriser l’intégralité du Coran à l’âge de neuf ans, posant ainsi les bases d’un cheminement spirituel et artistique qui s’est étendu sur plusieurs décennies.
Il accordait une importance particulière aux maktab, qu’il considérait comme la « mère des écoles » pour la mémorisation du Coran. Selon lui, ces lieux favorisaient non seulement l’apprentissage rigoureux du texte sacré, mais aussi l’esprit de compétition saine entre les élèves. Jusqu’aux derniers jours de sa vie, il n’a cessé de défendre le rôle fondamental de ces institutions traditionnelles.
Cheikh Radi ne se contentait pas d’apprendre ; il transmettait également. Il aidait son propre maitre dans l’enseignement des enfants et a interagi, au fil des années, avec près de six cents élèves. Il était connu pour être le dernier à quitter quotidiennement le maktab, témoignant de son dévouement total à l’enseignement et à la formation des jeunes générations.
La reconnaissance radiophonique et le rayonnement international
L’entrée de Cheikh Abdalwahed Radi à la Radio égyptienne ne résultait pas d’un projet prémédité, mais d’une reconnaissance spontanée de son talent. Lors d’une assemblée religieuse, sa récitation attira l’attention de Mahmoud Hassan Ismail, alors président de la Radio d’Egypte. Impressionné, ce dernier s’étonna que le cheikh n’ait jamais postulé aux épreuves radiophoniques et prit lui-même l’initiative de rédiger sa candidature.
En 1975, à l’âge de quarante-cinq ans, Cheikh Radi fut officiellement agréé comme récitant de la Radio du Coran. Parallèlement, il officia dans plusieurs grandes mosquées du Caire et de Guizeh, notamment la mosquée al-Sabah dans le quartier d’al-Haram, la mosquée Hassan Pacha Taher, la mosquée al-Maghfira à Agouza, ainsi que la mosquée Salah al-Din à al-Manial, où il récita jusqu’à son décès. Il fut également présent dans des mosquées historiques comme celle de Sayyida Nafissa.
Sa renommée dépassa rapidement les frontières de l’Egypte. Il accepta des invitations pour réciter le Coran dans trente-sept pays, couvrant plusieurs continents, dont l’Amérique du Nord, l’Australie, les Émirats arabes unis, les Pays-Bas, le Kenya, la Cote d’Ivoire, le Brésil et l’Italie. L’Afrique du Sud fut sa première destination internationale.
En 1989, il enregistra le Coran en récitation murattal conjointement avec Cheikh Ragheb Mostafa Ghalwash pour la Radio et la Télévision d’Abou Dhabi, devenant ainsi l’un des premiers à réaliser un enregistrement complet partagé du Coran. Ces enregistrements demeurent largement diffusés jusqu’à aujourd’hui.
Inspiré initialement par Cheikh Mostafa Ismail, Cheikh Radi adopta ensuite une voie plus proche de celle de Cheikh Kamel Youssef al-Bahtimi, tout en préservant une identité propre, marquée par le recueillement, la finesse musicale et une voix apaisante. Décédé le 9 décembre 2016 à l’âge de quatre-vingts ans, il a laissé un héritage durable qui continue de toucher les auditeurs et de faire de lui un modèle de recitant humble et passionné par le Coran.