Récit du projet d’un Iranien pour Mina il y a 40 ans

10:55 - September 06, 2016
Code de l'info: 3460867
Un ingénieur iranien avait proposé il y a 40 ans, un projet pour éviter des catastrophes comme ce qui s’est déroulé l’an dernier à Mina.

Récit du projet d’un Iranien pour Mina il y a 40 ans
L’Hodjat-ol-islam Seyed Ali Ghazi Asghar, représentant du Guide suprême aux affaires du pèlerinage, dans une émission de la chaine iranienne arabophone Al Alam, a déclaré qu’il y a 40 ans, un ingénieur iranien nommé Shahrestani, avait présenté un projet pour l’accueil de 4 millions de pèlerins à Mina qui avait été rejeté par Ibn Baz, grand mufti saoudien à cette époque.
« La Mecque et Médine sont des villes d’Arabie saoudite, mais le pèlerinage appartient à tous les musulmans, et Abdoul al-Aziz avait promis que son organisation serait remise à un comité international. Les responsables saoudiens du Hadj devraient rencontrer chaque année, les responsables des différents pays pour se rendre compte des problèmes et les résoudre en commun. La catastrophe de Mina doit être examinée du point de vue du droit international, des droits de l’homme et des droits islamiques. La responsabilité des victimes de cette catastrophe incombe au gouvernement saoudien qui a fermé la voie et n’a rien fait pour aider les pèlerins en difficulté. Le régime saoudien doit payer les indemnités et aucune des promesses du royaume n’a été remplie jusqu’à présent. Seul l’Iran islamique a réussi à rapatrier ses victimes à part 39 martyrs dont les familles ont demandé qu’elles soient inhumées sur les lieux. Des divergences existent encore avec les autres pays et il est nécessaire que le régime saoudien règle au plus vite ces affaires et la question des indemnités à l’Iran. L’Arabie saoudite ayant rompu ses relations avec l’Iran, nous avons été obligés de demander à d’autres pays de parler de ces sujets, lors de leurs réunions avec les dirigeants saoudiens. L’Iran était décidé à envoyer ses pèlerins mais le gouvernement saoudien a tergiversé et nous a fait perdre du temps. L’Arabie saoudite doit accepter nos conditions qui sont légales. Les services saoudiens arrêtent sans raison nos pèlerins pour « avoir parlé avec les pèlerins des autres pays » ou « fait la ziarat au cimetière de Baqi ». Les différences de jurisprudence doivent être respectées dans la jurisprudence chiite rien n’interdit à une femme de moins de 45 ans, de voyager seule. L’année dernière, la chute d’une grue a tué 12 personnes puis ce fut le tour de la bousculade meurtrière de Mina qui a fait plus de 7000 martyrs dont 465 Iraniens. L’enquête sur la compagnie Ben Laden a montré que ces grues étaient hors d’usage et auraient dû être retirées plusieurs mois auparavant, et le roi d’Arabie saoudite avait promis à l’époque, de donner des indemnités aux familles des victimes. Dans la catastrophe de Mina, les responsables saoudiens ont fait preuve de beaucoup de négligence. Nous avons fait plus de 800 interviews avec des personnes qui étaient présentes ce jour-là, iraniennes et étrangères,  qui montrent qu’on peut parler d’homicide involontaire. Conduire une foule de plusieurs millions dans une voie qui fait 15 mètres de large au maximum, sans aucun dispensaire ou service de secours, et sans approvisionnement en eau, est discutable. J’ai vu ce jour-là en quittant la tente pour aller vers le lieu des lapidations, que des policiers orientaient les pèlerins iraniens vers la rue 204 alors que les caméras et les hélicoptères auraient du les avertir de l’encombrement de cette avenue et que chaque année, nous passions par les avenues Johareh et Sugh-ol-arab. Les responsables saoudiens du Hadj auraient du mettre à la disposition des pays islamiques les films qu’ils possèdent pour faire la lumière sur cette affaire, ce qu’ils n’ont pas fait. Les services de sécurité saoudiens ont empêché nos secouristes de se rendre sur place et leur ont même confisqué leurs portables avec lesquels ils avaient pris des photos des victimes pour les identifier, qu’ils ont effacées. Ce sont des questions auxquels le gouvernement saoudien doit répondre. Ceux qui avaient parqué leurs voitures sur le passage des pèlerins doivent être condamnés et les responsables saoudiens doivent expliquer pourquoi ils ont arrêté la foule et créé cet encombrement. Le point suivant est de savoir pourquoi les services de sécurité n’ont pas porté secours aux victimes, pourquoi ils n’avaient pas prévu que quelques vieillards risquaient de sentir mal et quelques brancards pour les transporter d’urgence à l’hôpital, si des hôpitaux ou des dispensaires avaient été prévus à proximité et pourquoi aucune ambulance n’avait été placée dans cet endroit ni aucune voie n’avait été prévue pour le passage des ambulances », a-t-il dit.          

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