Le système saoudien fondé sur la pensée obscurantiste et réactionnaire des wahhabites ne peut plus résister aux évolutions et a conduit à un mécontentement général en Arabie saoudite.
Dans ce régime toutes les décisions sont soumises à l’examen et à l’approbation des « instances religieuses » du wahhabisme, lesquelles réunissent les plus réactionnaires parmi les prétendus « docteurs de la foi ».
Les nouvelles controversées sur la mort d'Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud, vendredi dernier, ont soulevé une nouvelle fois la question de la légitimité de la monarchie saoudienne avec cette année, la nomination successive de deux princes héritiers. Le mécontentement populaire et les disputes des princes héritiers annoncent un mauvais avenir pour ce régime et de grands changements.
Le mois dernier, le prince Nayef après le décès du prince héritier Sultan ben Abdelaziz, avait été nommé pour la succession, alors que de nombreux membres de la famille royale étaient opposés à ce choix et après la mort de ce même Nayef, ce fut le tour du prince Salam ben Abdelaziz, ministre de la défense, dont la nomination et le modèle de succession ont aussi été très critiqués au Moyen orient et dans les pays du Golfe persique.
Talal Ben Abdel Azi a révélé que le Conseil d'allégeance dont il était l'un de ses membres principaux, ne s'est guère réuni pour discuter de la désignation de Salman Ben Abd El-Aziz comme prince héritier, comme le prévoient les statuts. Abd El-Aziz a ajouté que la désignation du prince Nayef comme prince héritier était le premier pas sur la voie de l'élimination du rôle du Conseil de l'allégeance et du règne d'Al-Saoud
Il semble que ce régime n'ait aucunement la force de résister aux évènements ni ne soit capable de proposer des solutions et des issues acceptables. Bien qu'Abdallah ben Abdelaziz Al Saoud ait créé ce conseil d'allégeance, constitué des princes et de personnalités influentes de la famille saoudienne, le mécontentement de certains princes vis-à-vis de la politique de ce conseil, lui a retiré toute légitimité.
Comme l'avait stipulé Abdol Aziz fondateur de la dynastie saoudienne, dans son testament, la succession appartient à son premier fils, et successivement aux autres fils en cas d'impossibilité pour le premier fils de prendre la succession. Or, lors de la nomination de Nayef et Salman, il existait trois princes plus âgés qu'eux, dont le prince Talal ben Abdol Aziz qui avait violemment critiqué la nomination de Nayef et le système politique, et se trouve actuellement en "retraite politique" en Egypte d'où il critique le système politique saoudien. Amir Tallal Bin Abdelaziz Ale Saoud a critiqué la façon de choisir le Prince dans ce pays et a souligné que le régime monarchique devait donner sa place à la monarchie constitutionnelle, insistant sur le fait que le régime au pouvoir n'était pas conforme à l'époque actuelle.
"Désigner Amir Nayef comme prince, annonce le début de la fin du régime d'Ale Saoud", déclare Tallal. Après la mort de Nayef, Malek Abdallah a désigné son frère Salman Bin Abdel Aziz, âgé de 77 ans. Salman Bin Abdel Aziz est le vingt cinquième fils d'Abdel Aziz, le fondateur de la monarchie d'Ale Saoud en Arabie saoudite.
La guerre pour le pouvoir entre les enfants se situe entre le courant d'Al Shamri, famille maternelle de Malik Abdoullah, et d'Al Sadiri, famille maternelle du prince Salman, toutes deux épouses d'Abdol Aziz.
L'âge avancé des princes saoudiens âgés en moyenne de 60 ans, fait qu'il existe en plus de leur génération, une génération de jeunes évalués à une centaine, qui sont prêts à prendre le pouvoir, encourageant encore davantage la corruption politique dans ce pays.
Le régime souffre actuellement d'une crise de légitimité et si les avis des religieux wahhabites ont contribué à son renforcement au début, aujourd'hui, leur indifférence aux besoins de la société, leur faiblesse dans le domaine théorique concernant la technologie, le sport, l'hygiène et les droits civiques, et leur soutien du régime, leur ont fait perdre beaucoup de leur prestige et de leur autorité.
Les injustices sociales et la corruption sont aussi des raisons de mécontentement et de colère contre la monarchie saoudienne. Actuellement la moitié des revenus pétroliers est partagée entre les princes alors que ce pays a 30% de chômeurs et enregistré trente suicides de jeunes découragés par les mauvaises conditions économiques. Dans un pays qui est le premier pays de l'Opep et le deuxième exportateur de pétrole, qui représente une population jeune à 50%, il est tout à fait possible que des changements importants apparaissent dans l'avenir.
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