Almas Al Anid, une militante syrienne, pour préserver l'identité islamique de ses enfants et des enfants des familles musulmanes, a créé une école virtuelle d'enseignement du Coran au Japon, et déclaré : « Ma priorité est d'élever une génération fière de son identité arabe et islamique, à l'étranger. Depuis huit ans, cette école sert à aider les parents qui souhaitent que leurs enfants apprennent l'arabe, les enseignements islamiques et le Saint Coran, et veulent communiquer avec leurs enfants, dans leur langue maternelle. Je vis à Tokyo depuis 2010. Je suis mariée et j'ai quatre enfants. Je suis fière de mon identité islamique et arabe et de ma patrie, la Syrie. Je travaille comme programmeuse et je suis diplômée de l'Université de Damas. J'ai également obtenu un diplôme en sciences islamiques de l'Académie « Zad-lal-ulum », et un diplôme de conseillère pédagogique de l'Université américaine du Caire. J’ai également un diplôme de spécialiste en psychologie de l'institut américain William Glasser et je suis partenaire de l'organisation caritative « Syrian Hands » au Japon, qui vise à soutenir financièrement les orphelins syriens, les écoles pour les enfants réfugiés syriens et les réfugiées syriennes, en finançant des formations professionnelles et techniques qui leur permettent d’apprendre un métier pour répondre à leurs besoins. Je suis aussi consultante pédagogique et psychologique à l'Ecole Islamique Internationale « Atsuka » au Japon, enseignante et formatrice pédagogique et psychologique, prédicatrice et enseignante du Coran dans de nombreux centres islamiques de Tokyo, et membre bénévole de l'Académie syrienne de conseil médical et de l'Association arabe au Japon. J'apprends également à de nombreuses femmes musulmanes non arabophones et arabophones, à lire le Coran, soit dans des cours en présentiel, soit par le biais de l'école d'arabe que j'ai créée virtuellement au Japon. En 2019, j'ai participé en tant que membre du jury à la compétition de récitation féminine du Coran qui se tient chaque année au Japon. Mes priorités sont axées sur l'amélioration de la qualité de vie des gens en général et des musulmans en particulier. Qualité de vie ne signifie pas bien-être matériel mais plutôt un bien-être moral, spirituel et psychologique.
Une étude menée par Tanaka Kyodo du Centre national pour la santé et le développement de l'enfant, sur le nombre d'enfants et d'adolescents souffrant d'anxiété et de dépression à différents niveaux, a montré que parmi 715 enfants, les symptômes de dépression modérée à sévère existent à 15 % chez les élèves du primaire, et à 24 % chez les élèves du secondaire.
Une autre étude statistique menée par le ministère de la Santé du Japon en 2021, a montré que le nombre total de suicides au Japon était de 21000 dont 2611 cas étaient liés à des jeunes dans la vingtaine, et 473 parmi les écoliers. La principale cause de décès chez les enfants au Japon, est le suicide. Il y a environ un mois, j'ai entendu parler du suicide de deux musulmans au Japon. Toutes les 4 minutes, un suicide se produit quelque part dans le monde.
D'un point de vue personnel, mes obligations envers ma famille et l'absence de personne pour m'aider dans mes fonctions, étaient un problème, il n'y avait personne pour s'occuper des enfants en mon absence, la seule solution était de les emmener avec moi au travail.
L’enseignement de la langue arabe à l'étranger, était un autre défi. Nous avons également eu des problèmes en termes d'éducation, car certains parents pensent que les anciennes méthodes d'éducation conviennent à leurs enfants.
Certaines lois ne conviennent pas aux femmes en termes de congé de maternité ou de maladie, et c'est un défi pour les femmes. Les longues journées de travail au Japon, font qu'une femme s'abstient d'avoir des enfants ou souhaite en avoir peu (selon les statistiques de 2019, le taux de natalité au Japon est de 1,6 % et les enfants sont confiés aux jardins d’enfants dès les premiers mois de leur vie, ce qui, tôt ou tard, aura des répercussions sur leur personnalité. Le troisième défi est la pression mentale causée par de longues heures de travail au détriment de la santé individuelle et familiale. Le Japon est l'un des pays les plus chers au monde et les femmes préfèrent consacrer leurs efforts au travail, pour subvenir aux besoins fondamentaux de la famille.
Le manque d'écoles islamiques et arabes est un sérieux défi pour les familles musulmanes au Japon, qui voient leur identité arabe et islamique menacée. Je conseille aux femmes musulmanes de faire attention à elles-mêmes, à leur relation avec Dieu, à leur santé physique et mentale, et aux relations sociales. La priorité d'une femme musulmane est la maternité et avec l'aide de Dieu, elle peut aussi assumer des responsabilités sociales. La création de jardins d'enfants et de centres islamiques est une chose que les institutions et les gouvernements islamiques du monde entier recommandent, afin qu'une famille musulmane vivant à l’étranger, puisse éduquer ses enfants dans ces écoles et jardins d'enfants islamiques. Les mères qui travaillent, les mères divorcées, les veuves et même les femmes exposées à la violence familiale, peuvent en toute confiance, laisser leurs enfants dans ces lieux qui peuvent les aider à préserver leur identité islamique et à surmonter leurs problèmes ».