La France va-t-elle interdire la viande halal ?
Le choix de la date pour cette sortie n’a peut-être pas été fortuit. La démarche de cette association intervient, en effet, alors que la communauté musulmane célèbre l’Aïd el Fitr, une fête qui marque la fin du mois de Ramadan et se projette sur la fête de l'Aïd el Adha où il sera question d'abattage rituel et de viande halal.
L'association en question s’est basée, pour véhiculer sa requête, sur une vidéo filmée au niveau d’un abattoir montrant des bovins « saigné à vif », pour reprendre l’expression de la presse française qui a relayé l’information.
Postée en mars, la vidéo révèle également, rapportent toujours les mêmes sources médiatiques, des animaux transportés et suspendus avec « des signes évidents de conscience ». Chose qui est contraire à la pratique sachant que ces animaux égorgés « sont censés rester immobiles jusqu’à l’état d’inconscience ».
« Des cruautés et une violence délibérée », pour de la viande halal, dénonce l’association
L’association affirme aussi qu’avant l’abattage, des animaux sont frappés dans l’enclos d’attente, soulignant dans la vidéo que l’un des animaux recevait « en une minute plus de 20 coups violents sur le corps et la tête ».
Evoquant « des cruautés et une violence délibérée », l’association L214 a déposé plainte contre cet abattoir demandant sa fermeture. Elle a, par ailleurs, saisi les autorités pour réclamer l’abolition de la dérogation qui permet les abattages d’animaux sans étourdissement pour emboîter ainsi le pas au Danemark, à la Norvège, à la Finlande, à la Suède, au Luxembourg ou encore à la Suisse où cette pratique est interdite.
Le recteur de la Grande mosquée de Lyon réagit
Des musulmans pourront aussi « être choqués par ces images », a souligné Bérénice Riaux, porte-parole de L214, cité par la presse française. Ce dernier qui dit avoir rencontré le recteur de la Grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, affirme ne pas remettre en question le rituel, ni la viande halal.
Le recteur, de son côté, a souligné à l’AFP que « nous musulmans, nous avons le sens du respect de l’animal », soulignant que « les sacrificateurs sont formés au respect de l’animal ». Ajoutant qu’ «une bête ne doit pas souffrir, ne doit pas être maltraitée ».
