Selo Oumma, le projet peut prêter à sourire, voire laisser perplexe. Après tout, les animaux n’ont pas d’obligations religieuses, et il paraît peu probable qu’un chat s’inquiète de l’origine rituelle de son repas avant d’y plonger les crocs. Pourtant, l’idée semble rencontrer un succès fulgurant, avec des millions de vues en quelques semaines et l’intérêt de nombreux pays.
Derrière cette initiative, un argument de taille : répondre à une demande des propriétaires musulmans soucieux que même le contenu de la gamelle de leur compagnon respecte leurs croyances. Une réflexion qui pousse à se demander jusqu’où ira la volonté d’aligner les pratiques animales sur des normes humaines. Après tout, exiger d’un animal carnivore qu’il mange une viande sélectionnée selon un rite précis relève d’une forme d’anthropomorphisme poussé à l’extrême.
Autre élément intrigant : la fabrication en Asie de l’Est et la certification par un comité religieux. Un contrôle religieux appliqué à la nourriture… d’un animal ? De quoi alimenter les débats sur la place de la foi dans les choix de consommation, et sur les nouvelles frontières, parfois absurdes, du marketing.
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Alors, coup de génie commercial ou absurdité moderne ? L’avenir nous dira si nos compagnons à quatre pattes deviennent de fervents consommateurs de cette gamme bien particulière – ou si, au final, ils se contenteront de ce qu’ils ont toujours fait : manger sans se poser de questions.