Vernon James Schubel :

Le deuil pour l’Imam Hussein(AS) prend racine dans l’amour

7:33 - August 13, 2025
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IQNA-Pour Vernon James Schubel, aimer Dieu et Son Prophète(PSL) implique d’aimer aussi la famille du Prophète et de ressentir une profonde tristesse face à leurs souffrances.

Vernon James Schubel, professeur à l’Université d’Ohio et spécialiste des études islamiques, explique que les cérémonies de deuil pour le martyre de l’Imam Hussein(AS) trouvent leur source dans l’amour. Selon lui, aimer Dieu et Son Prophète(PSL) implique d’aimer aussi la famille du Prophète et de ressentir une profonde tristesse face à leurs souffrances. L’Imam Hussein(AS), petit-fils du Prophète, incarne des vertus humaines universelles, particulièrement manifestes à Karbala, et constitue un modèle pour tous.

Docteur en études religieuses de l’Université de Virginie (1988), Schubel enseigne l’islam classique, l’islam en Asie centrale, le soufisme et les religions d’Asie du Sud. Ses recherches portent principalement sur l’islam en Asie centrale et méridionale. Il a mené des travaux de terrain au Pakistan et en Ouzbékistan, et publié Religious Performance in Contemporary Islam (1993). Auteur de l’entrée “Ashura and Mourning” dans The Oxford Research Encyclopedia of Religion, il considère les rituels d’Achoura comme des vecteurs d’enseignement moral et spirituel, au-delà de la simple commémoration historique.

Schubel souligne que la transmission annuelle du récit de Karbala permet aux générations musulmanes d’intégrer des exemples de courage, de patience, de bonté et de persévérance. Ce lien avec Karbala, dit-il, repose sur l’amour : aimer Dieu, c’est aimer Son Prophète, et aimer le Prophète, c’est aimer sa famille — Fatima(SA), Ali(AS), Hassan(AS) et Hussein(AS).

Il observe aussi que, chez les communautés chiites migrantes en Amérique du Nord, les rituels de deuil renforcent l’identité religieuse et la cohésion communautaire, tout en préservant la diversité culturelle. Les traditions venues d’Asie du Sud, d’Iran ou du monde arabe se mêlent, et l’usage des langues maternelles (ourdou, persan, etc.) dans les récits de Karbala crée un lien émotionnel plus fort. De plus, une tendance récente voit l’organisation de majalis en anglais, permettant à cette langue de devenir, elle aussi, un vecteur islamique, comme l’ourdou ou le persan l’ont été.

Pour Schubel, l’Imam Hussein(AS) est apprécié bien au-delà du chiisme : nombre de musulmans sunnites, notamment influencés par le soufisme, le vénèrent comme un homme parfait, célébré par des poètes des deux traditions. Ses vertus sont également reconnues par des croyants d’autres religions ; en Inde, certains brahmanes participent même aux cérémonies de Muharram.

Les valeurs défendues à Karbala (justice, sacrifice, résistance à l’oppression) ont une portée universelle et inspirent aussi les mouvements sociaux contemporains en Occident. Dans ses cours, Schubel raconte Karbala à ses étudiants, souvent non-musulmans, qui sont touchés par la résistance héroïque face à la tyrannie.

Enfin, il rappelle la parole de l’Imam Sadeq(AS) : “Chaque jour est Achoura et chaque terre est Karbala.” Selon lui, Karbala nous enseigne à préserver notre humanité face aux tentations du pouvoir et du gain matériel. Les compagnons de Hussein(AS) ont perdu sur le plan matériel, mais ont triomphé moralement et spirituellement. C’est pourquoi la mémoire de Karbala, depuis 1 400 ans, demeure vivante et continuera de l’être tant que l’humanité existera.

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