
Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a prononcé un discours à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de l’assassinat de Haj Ibrahim Aqil (connu aussi sous le nom de Haj Abd al-Qadir) et d’un groupe de commandants des brigades « Rizwân ». Dans son allocution, il a souligné que ces martyrs ont suivi, « dans le même bateau », la voie de la vérité, de la résistance et de la libération. Il a affirmé que le défunt Haj Ibrahim Aqil avait été profondément influencé par la pensée de figures religieuses et révolutionnaires telles que Mohammad Baqir Al-Sadr, l’enseignement de l’imam Musa Sadr et la révolution de l’imam Khomeiny.
Cheikh Qassem a décrit les principales qualités qui distinguaient Haj Abd al-Qadir : une foi inébranlable en Dieu et en l’islam, une inspiration initiale puis un leadership idéologique puisé auprès de l’imam Khomeiny et poursuivi sous la direction de l’imam Khamenei. Il a insisté sur sa clairvoyance, son courage, sa fermeté et son absence de peur devant la mort. Homme de débat et de réflexion, Abdelkader appartenait à la première génération des combattants et était largement lettré. Sa carrière militaire l’avait vu participer à l’invasion de 1982, assumer la responsabilité de la formation centrale au début des années 1990, combattre lors de la bataille d’Ansariyeh et jouer un rôle de leader durant la guerre de juillet. Cheikh Qassem a appelé à tirer des leçons de ses positions et de ses sacrifices en faveur de la libération, de la souveraineté et de l’indépendance.
Le secrétaire général a également rappelé l’engagement d’Abd al-Qadir en Syrie, citant ses combats à Al-Qusayr et dans la région du Qalamoun, et a précisé que, depuis 2008, il avait été l’un des assistants des martyrs du peuple. Il a rendu hommage à d’autres figures, évoquant le commandant martyr Ahmad Mahmoud Wahbi, qui avait rejoint la résistance dès sa création et avait été capturé par l’ennemi « israélien », ainsi que le récent décès d’un frère combattant, Mazlum Adlun, vétéran de nombreuses opérations de résistance et commandant de la brigade blindée en 2006.
Sur la scène régionale, Cheikh Qassem a mis en garde contre une escalade dangereuse : selon lui, les dirigeants israéliens, soutenus par l’impérialisme, poursuivent un projet expansionniste visant un « Grand Israël ». Il a accusé le Premier ministre Netanyahu d’afficher ouvertement l’ambition de redessiner la région et d’éradiquer les mouvements de résistance, en affirmant que la situation après l’attaque contre le Qatar diffère de celle qui prévalait auparavant. Pour lui, les objectifs de cette politique visent la Palestine, le Liban, la Jordanie, l’Égypte, la Syrie, l’Irak et l’Arabie saoudite, tandis que le Yémen et l’Iran sont également visés. Il a insisté sur le fait que l’ennemi principal reste Israël, soutenu en coulisses par les États-Unis, et que sans une réponse coordonnée, aucun pays de la région ne pourra prospérer.
Cheikh Qassem a appelé à inverser l’équation stratégique : « Israël doit être perçu comme une menace, non la résistance ». Il a lancé un appel à l’Arabie saoudite pour ouvrir une « nouvelle page » avec la résistance, sur la base de principes qui traiteraient les problèmes, apaiseraient les inquiétudes et garantiraient les intérêts. Il a mis en garde contre la pression exercée sur la résistance, qui, selon lui, profiterait exclusivement à Israël et ouvrirait la voie à des frappes ultérieures contre d’autres pays.
Concernant la situation intérieure libanaise, il a exhorté tous les acteurs, y compris ceux en profond désaccord, à s’abstenir de servir les intérêts israéliens. Il a insisté sur la nécessité d’un dialogue soutenu par la compréhension mutuelle pour reconstruire le pays ensemble. Cheikh Qassem a rappelé que le Hezbollah a joué un rôle dans la tenue d’élections présidentielles et gouvernementales et dans la législation et la gestion du pays, tout en dénonçant le rôle d’obstacle joué par les États-Unis dans la reconstruction. Il a plaidé pour des priorités nationales : tenue en temps voulu des élections parlementaires, reconstruction, lutte contre la corruption et dialogue constructif basé sur une stratégie de sécurité nationale.
Enfin, il a réaffirmé l’attachement du peuple à l’arme de la résistance, qu’il juge responsable de la dissuasion et des libérations obtenues, et a assuré que, face à toute confrontation avec le projet israélien, le mouvement considère l’enjeu comme existentiel. Il a conclu en soulignant la détermination de la résistance à accomplir son devoir aux côtés de l’armée libanaise, prêt à relever « les plus grands défis » pour préserver la dignité et la souveraineté du pays.
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