ONU : l'attaque contre la mosquée El Fasher est une violation des droits de l'homme

16:03 - September 25, 2025
Code de l'info: 3493490
IQNA-Les enquêteurs de l’ONU ont condamné avec la plus grande fermeté cette frappe meurtrière par drone qui aurait été menée par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) contre la mosquée Al-Safiya et des habitations adjacentes à El Fasher, dans le nord du Darfour.

L’attaque, qui a eu lieu pendant la prière de l’aube, aurait tué au moins 75 fidèles, dont des enfants, et blessé de nombreuses autres personnes.

Selon la Mission d’enquête, il s’agit de la dernière et de la plus dévastatrice d’une série d’attaques contre des sites religieux et culturels pendant le conflit qui sévit au Soudan depuis avril 2023.

Attaques contre des biens culturels et des sites religieux
« Tuer des civils, y compris des enfants, alors qu’ils priaient dans une mosquée témoigne d’un mépris flagrant des principes les plus fondamentaux du droit international », a déclaré dans un communiqué, Mohamed Chande Othman, Président de la Mission d’établissement des faits.

Les enquêteurs indépendants de l’ONU rappellent que les attaques dirigées contre des biens culturels et des sites religieux constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire et des droits de l’homme qui peuvent équivaloir à des crimes de guerre.

« Le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bâtiments consacrés, entre autres, à la religion, à l’éducation, à l’art, à la science ou à des fins caritatives, ainsi que contre des monuments historiques, constitue un crime de guerre, à condition que ces sites ne soient pas des objectifs militaires », a souligné la Mission, relevant qu’il incombe à la partie attaquante de prouver l’objectif militaire.

Mosquées et églises prises pour cible
Dans son rapport présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies le 8 septembre, la mission a indiqué avoir reçu des allégations crédibles faisant état d’attaques similaires contre d’autres lieux de culte par les deux parties belligérantes, notamment le bombardement d’églises à El Fasher par les FSR et le bombardement de mosquées et d’une église baptiste à Wad Madani et Khartoum par les forces armées soudanaises.

« Cette frappe aggrave le traumatisme des communautés qui souffrent déjà de la famine, des déplacements forcés et des violences sexuelles. Le monde ne peut détourner le regard alors que des civils sont attaqués dans leurs lieux les plus sacrés », a affirmé une autre membre de la Mission, Joy Ngozi Ezeilo.

La Mission a appelé toutes les parties à prendre des mesures concrètes pour protéger les civils et sauvegarder et protéger les bâtiments religieux et culturels. « Chaque jour de retard entraîne davantage d’effusions de sang », a fait valoir M. Othman. « La justice et la protection exigent une action immédiate ».

captcha