Selon Anadolu, parmi ces artistes figure Hossam Adwan, un artiste originaire de Rafah, au sud de la bande de Gaza, qui réalise des calligraphies et des tableaux à partir de tiges et de paille de blé.
Dans sa maison transformée en atelier, les murs recouverts de ses œuvres témoignent d’un talent minutieux et d’une patience infinie. Sur une table modeste, Adwan trace à la main une verset coranique sur du carton blanc, puis dispose délicatement les tiges dorées à l’intérieur des lettres.
Peu à peu, les brins de blé s’assemblent en un dessin lumineux, donnant l’illusion d’une peinture réalisée à l’or fin. À première vue, on croirait à une œuvre produite par une machine moderne, mais en s’en approchant, on découvre la finesse du geste et la rigueur du travail manuel.
Hossam consacre de longues heures à composer ses tableaux faits de paille et de tiges séchées : versets du Coran en calligraphie arabe, portraits, paysages ou scènes symboliques. Cet art rare et exigeant, qu’il pratique depuis son enfance, lui demande concentration, dextérité et une préparation minutieuse des matériaux.
Les tiges sont trempées, séchées, coupées à la lame, puis collées selon un dessin qu’il esquisse d’abord au crayon. Il peut aussi colorer les brins pour nuancer les motifs.
L’artiste souligne que ce travail nécessite « des années de pratique pour être maîtrisé » et regrette le manque d’intérêt des institutions envers les créateurs de Gaza. Pourtant, il estime que « l’art exprime une part essentielle de la cause palestinienne ». Chaque épi de blé, dit-il, symbolise sa patrie : « Chaque brin que je ramasse près de la frontière de Gaza est porteur de mon idéal. »
Malgré le blocus et les difficultés économiques, Hossam Adwan a fait de cette passion un moyen de subsistance pour sa famille de cinq personnes, mais aussi une voie de résistance culturelle. Dans les éclats dorés de ses compositions, l’espoir, la mémoire et la dignité du peuple palestinien continuent de briller.