
Selon Le Journal du Dimanche, dans un billet très critique, il dénonce une étude menée selon lui avec un « regard » biaisé et une méconnaissance profonde de la réalité vécue par les fidèles. Pour le recteur, la radicalité évoquée par l’enquête n’est souvent que « la réplique tardive d’une humiliation durable », et non le signe d’une dérive massive.
L’étude publiée par la revue Écran de Veille affirme qu’une part importante des musulmans, notamment les plus jeunes, adhère à des positions jugées islamistes. Hafiz conteste moins les chiffres que leur interprétation. Il rappelle que les pratiques religieuses des jeunes, prière plus régulière, jeûne, attachement spirituel, ne doivent pas être confondues avec un projet politique. Selon lui, l’Ifop ignore la « grammaire de la foi » et entretient ainsi une lecture anxiogène.
Le recteur accuse l’enquête de nourrir des peurs sociales en amalgamant croyance, morale personnelle et militantisme. Il appelle à distinguer clairement ces dimensions pour éviter de transformer l’islam en écran sur lequel se projettent les inquiétudes collectives. Habitué à dénoncer les risques de stigmatisation, il réitère son appel à davantage de lucidité et de rigueur dans l’analyse du fait religieux.