Al Azhar, centre chiite devenu centre du sunnisme

12:45 - February 05, 2014
Code de l'info: 1371250
Article(IQNA)- Le centre Al Azhar, à l’origine, était une mosquée construite en 972 à l’époque des Fatimides en Égypte, baptisée ainsi en souvenir de la fille du prophète (AS) et qui devint sur l’ordre du calife Al Aziz Al Fatemi, un centre d’enseignement islamique et chiite.

Avec la montée au pouvoir des Ayubians en 1172, ce centre devint un centre d’enseignement des quatre écoles sunnites et l’organisation des prières du vendredi y fut interdite. Avec l’arrivée au pouvoir des Mamluks, la prière fut de nouveau autorisée en 1267 et l’université reçut de grandes aides financières des Ottomans qu’elle soutenait.

Le cheikh Mohamad ben Abdoullah Al Kharashi devint le premier cheikh d’Al Azhar suivi par Mohamad Al Hafni qui eut une grande influence politique. En 1798, le chef d’Al Azhar Abdoullah Al Shaghravi, soutint la révolte contre les forces de Bonaparte et Shams-o-din Al Anbabi, lança une fatwa demandant le retrait d’Al Tofigh du gouvernement.

Suite à l'occupation de l'Égypte par les troupes françaises, le 22 octobre 1798,  la population de la capitale se répandit dans les rues et principalement dans la grande mosquée Al-Azhar dont les Français brisèrent les portes et massacrèrent des cheikhs et les Égyptiens. En 1807, avec l’occupation anglaise, le cheikh d’Al Azhar lança l’ordre du Djihad.

En 1952, ce centre devint un centre gouvernemental avec l’interdiction des activités d’état civil, et la nomination en 1961 du cheikh d’Al Azhar par le gouvernement. Avec la chute des Fatimides et l’absence de centres d’enseignement, l’islam chiite s’affaiblit en Égypte.
L’enseignement de la jurisprudence chiite reprit à l’université à l’époque de Mohamad Shaltut, penseur sunnite et fondateur du centre Dar-ol-targhib pour le rapprochement des écoles islamiques.
Mohamad Shaltut à l’époque où il était cheikh d’Al Azhar en 1958, reconnut le chiisme comme école islamique et publia une fatwa qui disait : « L'Islam n'exige pas qu'un musulman suive un Mad'hab particulier (école de pensée). Nous disons plutôt que chaque musulman a le droit de suivre l'une des écoles de pensée qui a été correctement rapportée et dont les verdicts ont été compilés dans des livres.
Et toute personne qui suit les Madhahib [écoles de pensée] peut changer d'une école à une autre, et il n'y aura aucun crime si (le musulman) agit ainsi. L'école de pensée Ja'fari, également connue et appelée "Chi'a Ithna 'Achari" (Chiite Duodécimaine) est une école de pensée qui est religieusement correcte dans son Culte et peut être suivie de la même manière que les autres écoles de pensée Sunnite.

Les musulmans doivent savoir une chose, ils doivent s'abstenir de porter préjudice injustement à n'importe quelle école de pensée, puisque La religion d'Allah et Sa loi divine (Shari'ah) n'a jamais été limitée à une école particulière. Les Moujtahidoune (Chiites Duodécimain) sont acceptés par la toute Puissance d'Allah et il est permis au musulman non-Moujtahid de les suivre et de s'accorder à leurs enseignements, que ce soit dans le culte (Ibadat) ou dans les transactions (Mou'amilat).

Mohammed Sayyed Tantaoui  tenta de satisfaire des exigences du gouvernement de Moubarak suivi par Le cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb, 44e imam de la mosquée al-Azhar depuis 2010, qui interdit les manifestations contre le régime en 2011.

Mohamad Morsi, une fois au pouvoir ne vit pas d’un bon œil la progression du chiisme en Égypte et s’opposa aux enseignements de cette école, une interdiction qui fut suivie d’un silence significatif des autorités d’Al Azhar.

Récemment, Al Sissi, ministre de la défense, a déclaré que le cheikh d’Al Azhar était d’accord avec le renvoi de Morsi et la création d’un gouvernement provisoire. Le cheikh d’Al Azhar s’était opposé aux activités des salafistes dans le gouvernement de Morsi et aux accusations d’hérésie qu’ils portaient contre les musulmans des autres écoles, soulignant que le monde de l’islam avait besoin d’union et d’unité.


1370486

captcha