Dès son arrivée en Égypte, Jawhar al-Siqilli, le général qui venait de conquérir le pays en 969, pour le quatrième calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah, entama la construction d’une nouvelle capitale, Al-Mansûriyyah, au nord d' al-Fustât, l'ancien fleuron de l'empire abbasside. Lorsque al-Muizz se rendit sur place pour visiter sa nouvelle conquête, il décida que la capitale s'appelerait Al-Qâhirah (c'est-à-dire la victorieuse, actuel Le Caire) plutôt qu’Al-Mansûriyyah.
Lorsque Jawhar al-Siqilli, posa la première pierre de la nouvelle capitale, il avait prévu la construction d’une grande mosquée où serait célébrée la prière sous le règne de son maître al-Muizz. Cette mosquée fut d’abord appelée Jâmic Al-Qâhirah (La Mosquée du Caire). La mosquée d'origine comprenait une cour entourée de trois bas-côtés. Elle avait un seul minaret et occupait la moitié de l’espace qu’elle occupe aujourd’hui. Elle a par la suite été nommée « al-Azhar » pour rendre hommage à Fatima Zahra, la fille du prophète Mahomet. Elle est située au sud du Khan el Khalili, dans le Caire islamique.
Sa construction a commencé le 14 Ramadan 359 de l'Hégire (21 juillet 970). Elle dura deux ans. La première prière y a eu lieu le 22 juin 972. Après sa construction, al-Azhar fut directement financée par les califes fatimides, et devint la mosquée officielle pour la prière du vendredi. Les habitants des villes à proximité du Caire, comme Misr ou Al-Qatai’ se dirigeaient tous les vendredi vers Al-Azhar pour écouter le sermon (Al-Khutbah), donné par le calife fatimide, et accomplir la prière en congrégation. Par ailleurs, des Égyptiens aisés participaient à son financement en lui léguant une part de leur fortune ou des propriétés privées.
En 988, elle devint également une université où étaient enseignées différentes sciences et la religion. L’éducation à al-Azhar incluait la jurisprudence chiite la grammaire arabe, la littérature et l’histoire. Elle devient alors le centre de diffusion de la da’wa (propagande) chiite fatimide.
A la fin de la dynastie des Fatimides (VIe siècle de l’Hégire - XIIe siècle), la partie couverte de la mosquée a été élargie. Un couloir fut ajouté de chaque côté de la cour intérieure, dont les arcades reposent sur des colonnes de marbre.
Al-Azhar possède aujourd’hui cinq minarets. Le premier date de la fin du XVe siècle, pendant le règne de Ka‘it Bay, sultan d’Égypte et de Syrie de 1468 à 1496, qui ajouta également à l’édifice un mihrâb. Le second fut construit au début du XVIe siècle, pendant celui de l’avant-dernier sultan mamelouk Kansaouh al-Ghaouri (1501-1516).
L’entrée que l'on peut voir de nos jours date de la période ottomane (1753).
L'imam de la mosquée égyptienne al-Azhar - actuellement le cheikh Mohammed Tantaoui - est considéré comme la plus haute autorité de l' islam. Considéré comme un porte-parole du gouvernement, dont il est fonctionnaire, ses positions ne font pas toujours l'unanimité au sein d'al-Azhar.
La Mosquée-Université d’Al-Azhar s’élève depuis 969 E.C. comme un phare des sciences islamiques. Foyer de savoir millénaire, Al-Azhar est l’université la plus ancienne au monde à rayonner depuis plus de dix siècles. L’histoire d’Al-Azhar retrace l’histoire du monde musulman à partir du Xe siècle, mais aussi la vie d’éminents savants qui ont considérablement enrichi nos bibliothèques.
Depuis le XIVe siècle, Al-Azhar devint le centre intellectuel musulman le plus important. C’est l’histoire passionnante de cette université et mosquée que vous découvrirez dans cette section.
Lorsque Jawhar As-Siqillî, commandant en chef d’Al-Mu`izz Li-Dîn Allâh, premier Calife de la dynastie des Fatimides, conquit l’Egypte et fonda la ville du Caire, il entama la construction de la Mosquée d’Al-Azhâr au mois de Jumâdâ Al-Awwal de l’année 359 A.H. (970 E.C.) puis l’acheva au mois de Ramadân de l’année 361 A.H. (972 E.C.).
Al-Azhâr s’agit de la première mosquée construite dans la ville du Caire et du plus ancien monument datant de l’époque fatimide en Egypte.
A l’époque de sa construction, il est fort probable que cette mosquée fut une cour intérieure ouverte, entourée par trois galeries, la plus grande étant le sanctuaire composé de cinq couloirs. Un transept, légèrement plus élevé, traverse le milieu du sanctuaire, depuis la cour intérieure jusqu’au mur de la Qiblah, et se termine par un dôme au-dessus du mihrâb.
Les deux angles du couloir, près du mur de la Qiblah étaient couverts par deux dômes de formes identiques dont il ne reste plus aucune trace. Chacune des galeries atteint trois travées de profondeur. Les arches entourant la cour intérieure reposent sur des piliers rectangulaires tandis que toutes les autres arches reposent sur des colonnes de marbre de tailles différentes.
Aux alentours de l’année 400 A.H. (1009 E.C.), cette mosquée fut restaurée par Al-Hâkim Bi-Amr Allâh, troisième Calife fatimide d’Egypte. Il ne reste de cette restauration qu’une porte en bois conservée actuellement par le Musée de l’Art Arabe.
A la fin de la dynastie des Fatimides (6ème siècle de l’Hégire - XIIème siècle A.C), la partie couverte fut élargie. Un couloir fut ajouté de chaque côté de la cour intérieure dont les arcades reposent sur des colonnes de marbre.
Au milieu du couloir Est et au début du transept se trouve un dôme dont l’intérieur est paré de décorations en stuc et de frises ornées d’inscriptions coraniques en écriture coufique. Un grand nombre d’ornements en stuc et d’inscriptions coufiques sont encore visibles tout autour des arches du transept, sur le dessus du vieux mihrâb et sur les fenêtres en stuc ainsi que sur leurs rebords, à l’extrémité des murs Est et Nord du sanctuaire.
Les habitants des villes à proximité du Caire, comme Misr [fusion des villes d'Al-cAskar et Al-Fustât] et Al-Qatai’ se dirigeaient tous les vendredi vers Al-Azhar pour écouter le sermon du vendredi (Al-Khutbah), donné par le Calife fatimide, et accomplir la prière en congrégation.
L’appel à la prière (Adhân) et le sermon (Khutbah) suivirent le modèle chiite sous le règne des Fatimides. La mosquée Al-Azhar fut la mosquée fatimide officielle pendant quarante ans, puis elle fut supplantée par une nouvelle mosquée Jâmic Al-Hâkim (La Mosquée d’Al-Hâkim) construite par le Calife Fatimide Al-Hâkim bi Amrillâh.
Certaines célébrations, comme la célébration du mawlid (la naissance du prophète), se déroulaient à Al-Azhar.
En 998, Al-Azhar devint une université islamique à proprement parler. Le calife fatimide Al-cAzîz Billâh approuva un projet visant à organiser l’enseignement d’Al-Azhar ; projet soumis par le ministre Yacqûb Ibn Kilis. Ibn Kilis jugea nécessaire d’avoir un enseignement régulier assuré par des enseignants qu’il aura personnellement sélectionnés au préalable. Ces derniers recevraient leur salaire par le gouvernement fatimide. Ainsi, le ministre Ibn Kilis forma le noyau du système éducatif d’Al-Azhar.
En 1005 E.C., le 6éme calife fatimide, Al-Hâkim bi Amrillâh, ordonna de construire une mosquée. La mosquée porta son nom, mosquée Al-Hâkim, et son école, Dâr Al-Hikmah fut chargée de propager les croyances chiites.
Alors que l’enseignement était public à Al-Azhar, il était destiné à Dâr Al-Hikmah à des étudiants spécialement sélectionnés pour recevoir les croyances propres. Cela dit, le système éducatif de Dâr Al-Hikmah présenta un large éventail de disciplines incluant la langue arabe, la philosophie, l’astronomie, les mathématiques, et la médecine.
Avec l’apparition de Dâr Al-Hikmah l’esprit sectaire de l’enseignement à Al-Azhar s’estompa progressivement.
Les enseignements extrémistes, secrètement dispensés à l’origine à Dâr Al-Hikmah, commencèrent à sortir dans la rue au Caire et leur caractère «missionnaire» fut dévoilé. Les habitants du Caire se révoltèrent et les Fatimides durent fermer l’école. Elle rouvrit ses portes, mais cette fois sans cours secrets.
Au cours des quelques années où Dâr Al-Hikmah devint le premier centre d’éducation fatimide, plusieurs figures éminentes vinrent en Egypte pour étudier. Le poète et voyageur perse Naser-i-Khusru étudia à Dâr Al-Hikmah ainsi que Hasan-i-Sabbah le fondateur de la confrérie des Hashashin en Perse.
Après sa construction, Al-Azhar fut directement financé par les califes fatimides. Par ailleurs, des Egyptiens aisés participaient à son financement en lui léguant une part de leur fortune ou propriétés privées.