A travers le cas iranien, la question se pose : pourquoi certains pays, notamment musulmans, sont-ils systématiquement exclus du "club nucléaire", alors que d’autres y sont accueillis, parfois en violation flagrante du droit international ?
Selon Sultan, cette inégalité ne relève pas seulement de considérations géopolitiques, mais s’inscrit aussi dans une longue tradition historique de domination, que certains perçoivent comme la continuation d’un imaginaire colonial ou croisé.
Ce discours puise sa légitimité dans le traitement différencié réservé à Israël, seul État nucléaire non déclaré du Moyen-Orient, soutenu sans réserve par les puissances occidentales, en dépit de ses interventions militaires contre les programmes nucléaires d’autres pays de la région.
L’article souligne que des régimes autoritaires comme la Chine ou la Corée du Nord ont acquis l’arme atomique, alors que des États comme l’Iran ou d’autres pays arabes sont systématiquement menacés de sanctions ou d’intervention.
Cette politique à deux vitesses alimente le sentiment que le monde musulman est délibérément empêché d’accéder à la souveraineté stratégique.
Sultan rappelle les nombreuses aides occidentales apportées au programme nucléaire israélien : réacteur de Dimona construit par la France, technologies américaines, sous-marins allemands, et même des ressources fournies par la Belgique ou la Norvège. En parallèle, tout effort musulman dans ce domaine est diabolisé, même quand il s'agit d'un usage civil.
À travers cette analyse, se dessine un conflit plus large : celui d’une civilisation dominante refusant à une autre l’accès à des outils de puissance, y compris pour un usage pacifique.
Le dossier nucléaire iranien ne serait alors qu’un symptôme d’un affrontement plus profond, où l’identité, la religion et le pouvoir s’entremêlent.
Pour Sultan, le rejet occidental du nucléaire musulman dépasse les questions de sécurité : il s’agit d’une barrière civilisationnelle que l’Occident refuse de voir franchie.