Selon le site comedonchisciotte, dans un article intitulé "Institutions modernes contre civilisations millénaires : une analyse transpolitique des conflits au Moyen Orient et au-delà", il écrit : Pour la première fois, Israël affronte un État souverain politiquement stable et stratégiquement expérimenté, dont les décisions puisent dans l’héritage d’une civilisation plurimillénaire : l’Iran.
L’auteur affirme que les conflits contemporains doivent être compris non seulement à travers le prisme de la politique de puissance, mais aussi à travers celui du temps historique. Il oppose ainsi des projets géopolitiques modernes et instables à des civilisations enracinées et résilientes.
Dans cette lecture, l’Iran incarne une continuité stratégique fondée sur une tradition impériale, tandis qu’Israël apparaît comme un projet politique récent, soutenu par une idéologie sioniste souvent perçue comme déstabilisatrice à l’échelle régionale.
Lucas rappelle que les forces de défense israéliennes trouvent leurs origines dans des groupes paramilitaires impliqués historiquement dans des opérations violentes contre les Palestiniens. Ce modèle, adapté à des adversaires fragmentés et faibles, montre aujourd’hui ses limites face à un État structuré comme l’Iran.
Alors qu’Israël a multiplié les frappes et les provocations, certains ont interprété l’absence de réaction immédiate de l’Iran comme un signe de faiblesse. Pourtant, l’auteur insiste : cette patience est une stratégie héritée d’une vision historique du temps long, où l’endurance et la réflexion prévalent sur l’impulsivité.
L’analyse dépasse le cadre du Moyen-Orient. Liroz Lucas établit un parallèle avec d'autres conflits : entre l’Ukraine, État récent né de l’effondrement soviétique, et la Russie, héritière d’une continuité impériale remontant à Byzance ; ou encore entre Taïwan et la Chine, dont l’histoire étatique remonte à plus de 5 000 ans.
Selon lui, ces tensions illustrent un affrontement entre entités artificielles, souvent soutenues par des structures extérieures fragiles, et des civilisations anciennes, dotées d’une mémoire historique profonde et d’une capacité stratégique durable.
Lucas conclut que reconnaître cette dynamique civilisationnelle est essentiel pour comprendre les véritables racines des conflits modernes. Il ne s’agit plus seulement d’une lutte entre puissances, mais d’un choc entre temporalités : celle de projets modernes et instables, et celle des civilisations qui, malgré les crises, conservent une vision de long terme façonnée par des siècles d’expérience.