Les enfants de « Masafir Yata » victimes de l’occupation

10:50 - September 02, 2023
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AL KHALIL(IQNA)-Chaque année, les enfants du monde entier accueillent la nouvelle année scolaire avec enthousiasme, mais ce n'est pas le cas des enfants de la région de Masafar Yatta, située dans les collines du sud d'Hébron en Cisjordanie.

Les enfants de « Masafir Yata » victimes de l’occupationCette région abrite 215 familles palestiniennes, dont 569 enfants qui doivent se préparer à aller à l'école, mais aussi à être confrontés aux dangers inévitables sur le long trajet qui les mène à l’école.

En novembre de l’année dernière, les forces israéliennes ont détruit l’école Asfi al-Foufa sous prétexte qu’elle se trouvait au milieu d’une zone militaire où les soldats étaient autorisés à tirer.

Les responsables israéliens ont affirmé que l'école, comme d'autres villages palestiniens de la région, ne répondait pas aux exigences de « résidence permanente ».

Depuis 1981, les habitants de Masafar Yatta sont menacés d'expulsion et en 1999, les occupants ont ordonné l'expulsion d'environ 700 résidents palestiniens de Masafar Yatta, détruit ou confisqué leurs maisons et leurs biens.

Depuis, les autorités israéliennes ont progressivement resserré le cercle de présence des Palestiniens à Masafar Yatta. Avant la destruction de l’école d’Asafi al-Fouqa, la Cour suprême d’Israël a rendu un arrêt en mai 2022, autorisant l’expulsion forcée des habitants de huit villages d’éleveurs de la région.

Nasir Nawaja, un militant local, déclare à ce propos : « La décision du régime sioniste d'évacuer huit villages palestiniens de cette zone, afin d'ouvrir la voie à des exercices militaires est une nouvelle tentative de nettoyage ethnique des Palestiniens ».

آزارهای ارتش و شهرک‌نشینان صهیونیست علیه دانش‌آموزان مسافر یطا

L'école Asafi al-Foufa accueillait des dizaines d'élèves des villages voisins. Selon les enseignants, les forces israéliennes ont attaqué les élèves et confisqué les fournitures scolaires, les bureaux, les chaises et les sacs, avant de démolir l'école. Cette année, les élèves sont retournés à Asfi Al-Foufa et apprennent sous des tentes, sous la chaleur torride du mois d’août.

Sanad Makhmareh, 13 ans, assise dans une tente sur le terrain de l'école, se plaint : « Il fait très chaud et parfois j'entends à peine la voix du professeur. Nous arrivons à l'école fatigués, car il n'y a aucun moyen de transport et le parcours jusqu'à la tente est très long. Chaque jour, quand je rentre à la maison, je dis à ma mère que je n’irai pas à l'école le lendemain. Il fait chaud sous les tentes, et la plupart des familles n’ont pas les moyens d’acheter de nouveaux vêtements ou des sacs à dos ».

Les forces d'occupation israéliennes ont récemment installé plusieurs points de contrôle entre les villages, et confisqué tous les véhicules palestiniens. Les enseignants ont peur de se rendre à l'école en voiture ».

Bisan al-Khaldi, récemment diplômée du secondaire, a déclaré : « J'ai obtenu une excellente moyenne de 89%, malgré de nombreux obstacles. L'armée peut attaquer l'école à tout moment, et la détruire sur nous. Ils ont déjà menacé de le faire à plusieurs reprises. Les soldats postés aux points de contrôle, arrêtent souvent les enfants ou les enseignants, et les gardent pendant plusieurs heures au soleil, sans raison.  J’ai vu un garçon de 7 ans forcé par les soldats de rester debout à un point de contrôle, pendant plus d'une heure, qui s’est s'évanoui. Les soldats ont empêché l'ambulance de venir et ont retardé le transport du garçon à l'hôpital. Où est la communauté internationale face à ces violations systématiques du Droit international et des Droits de l’homme ? »

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Un professeur qui a parlé sous couvert d'anonymat, par crainte de représailles de la part des occupants, a déclaré que les enseignants ont du mal à faire face au fardeau psychologique que représente le fait d'aller à l'école pour leurs élèves.  « Tsahal mène délibérément des exercices militaires pendant les cours, il y a des explosions et des avions qui volent à basse altitude et survolent nos cours. Les parents sont souvent obligés de demander une aide psychologique pour leurs enfants, afin de les aider à faire face au traumatisme. Ils ont beaucoup de difficultés à convaincre leurs enfants d’aller à l’école, car ils ont peur d'être attaqués par les forces d'occupation ou les colons. En raison du harcèlement des colons, de nombreux élèves arrivent en retard à l'école. Malgré ces problèmes, les résultats aux examens du secondaire, ces dernières années, ont été plus élevés que jamais, et beaucoup de nos élèves étudient actuellement dans des universités de Cisjordanie. Cependant, à mesure que l’insécurité alimentaire augmente et que les revenus diminuent, de plus en plus de personnes dépendent de l’aide humanitaire. Les autorités d'occupation israéliennes ont exercé une pression énorme sur les Palestiniens de Masafar Yatta pour qu'ils quittent la région. Ces actes barbares constituent une violation du droit international humanitaire », a-t-il dit.

Cependant, les habitants de la zone réservée aux passagers de Yata, ont décidé de défier les colons et l'armée israélienne.

Nawajeh dit : « Si les sionistes pensent qu'en détruisant nos maisons et en attaquant les gens, ils nous dissuaderont de rester dans notre pays, ils font une grande erreur, nous resterons ici, nous continuerons à cultiver et à faire de l’élevage, et rien ne nous arrêtera. »

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