Mohammad Jamaluddin Shamsuddin, directeur du Conseil de coordination des ONG islamiques (ACCIN) en Malaisie, a accordé un entretien à l'agence IQNA dans lequel il analyse la riposte militaire de l'Iran à l'agression israélo-américaine du 13 juin. Selon lui, cette réponse a profondément ébranlé le mythe de l'invincibilité d’Israël et a montré au monde qu’un régime oppressif peut être mis en échec par une stratégie de défense légitime et ferme.
L’attaque israélienne visait des sites nucléaires civils, des installations militaires, ainsi que plusieurs personnalités scientifiques et militaires iraniennes. Elle a été suivie d’un appui américain, notamment par des frappes contre des infrastructures nucléaires iraniennes dans le centre du pays. En réaction, les forces armées iraniennes ont mené une opération de grande envergure, ciblant avec précision des sites militaires et industriels en territoire occupé, ainsi qu’une base stratégique américaine située au Qatar. Douze jours plus tard, face à la pression militaire et aux risques d’escalade, Tel-Aviv a accepté un cessez-le-feu unilatéral sous médiation américaine.
Shamsuddin souligne que cette réponse iranienne repose sur les principes islamiques de légitime défense. Il affirme que le droit de se défendre contre une agression injuste est un devoir religieux et moral. « La résistance est une obligation coranique dans un contexte d’oppression manifeste », déclare-t-il. Pour lui, l’Iran, en affirmant sa souveraineté, a mis fin à l’illusion d’une domination militaire absolue d’Israël.
L’analyste malaisien critique vivement l’inaction des institutions internationales, en particulier du Conseil de sécurité des Nations unies, qu’il qualifie de structure dépassée et partiale. Il dénonce l’usage du droit de veto par les puissances occidentales, qui empêche toute condamnation des crimes israéliens, même les plus flagrants. Il appelle à une réforme du système onusien ou à une mobilisation parallèle via l’Assemblée générale des Nations unies. Selon lui, les États musulmans doivent envisager des moyens alternatifs pour faire valoir leur droit et protéger leur souveraineté collective.
Shamsuddin exprime également son soutien à la décision iranienne d’expulser les inspecteurs de l’AIEA après l’attaque contre ses installations nucléaires civiles. Il affirme que l’agence, supposée être neutre, a perdu sa crédibilité en gardant le silence face à cette violation grave du droit international. Pour lui, cette décision iranienne est un acte de protection légitime de sa sécurité nationale.
Enfin, il insiste sur le rôle que la Malaisie et les autres pays musulmans peuvent jouer sur la scène internationale. Il appelle à une action diplomatique coordonnée, mais surtout à une véritable unité stratégique. « L'heure n'est plus aux déclarations isolées », avertit-il. « Le monde musulman doit s’organiser autour d’un agenda commun, renforcer ses alliances, soutenir les nations agressées et parler d’une seule voix. »
Shamsuddin conclut en affirmant que les événements récents constituent un test historique pour l’unité de l’oumma. « Il est temps de dépasser nos différends secondaires, de construire une solidarité durable et d’œuvrer pour la justice au niveau mondial. Car tant que nous serons divisés, nous resterons vulnérables face à ceux qui méprisent nos droits. »