L'attaque a eu lieu en 2008 pendant le ramadan, à Malegaon, capitale de l'État du Maharashtra. Elle avait tué 6 personnes et avait été attribuée aux hindouistes. Parmi les suspects se trouvait d'ailleurs Pragya Thakur, une ancienne députée fédérale du parti nationaliste hindou au pouvoir et religieuse extrémiste. Les juges ont déploré les erreurs de procédures de la part de l'accusation.
La bombe placée devant la mosquée était attachée à une moto et en 2008, l'agence antiterrorisme avait identifié que le véhicule appartenait à Pragya Thakur, une militante hindouiste radicale. Mais dès 2015 et avec l'arrivée du parti nationaliste hindou au pouvoir, les enquêteurs auraient reçu l'instruction d'abandonner cette piste.
Quatre ans après, Pragya Thakur est élue députée fédérale du parti de Narendra Modi, le BJP, et devient une mascotte radicale pour cette formation de Narendra Modi, le BJP. Devenue nonne hindoue, elle s'illustre alors en vénérant l'assassin du Mahatma Gandhi, car elle accuse l'idole indienne d'avoir favorisé les musulmans.
L'enquête sur l'attentat traîne donc, le gouvernement refuse d'invoquer la loi antiterrorisme, et jusqu'à hier, le ministre de l'Intérieur clamait que « les hindous ne peuvent pas être des terroristes ». Les juges n'ont pu que constater le manque de preuves et les erreurs de procédure, pour finalement déclarer l'acquittement général. Dix-sept ans après, il n'y a toujours pas de coupable pour cet attentat islamophobe.
rfi