Les recherches coraniques exigent des méthodes logiques

12:54 - May 15, 2009
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Article(IQNA)- De mauvaises habitudes ont été prises dans ce domaine qui consistent à louer l’héritage culturel sans donner d’explications convaincantes sur la valeur des enseignements coraniques.
L’Agence internationale de presse coranique(IQNA) a interrogé plusieurs spécialistes coraniques qui ont déclaré que le saint Coran était une source de connaissances qui permettaient aux musulmans d’avancer au niveau économique, social, culturel et militaire, et que les commentaires coraniques exigeaient, pour découvrir ces vérités, des méthodes rationnelles et élaborées.
«De mauvaises habitudes ont été prises dans ce domaine qui consistent à louer l’héritage culturel sans donner d’explications convaincantes sur la valeur des enseignements coraniques. Les recherches sur les concordances entre le saint Coran et les nouvelles découvertes scientifiques ne sont pas assez concluantes et certains commentateurs interprètent à leur manière, les versets en essayant de les faire concorder avec des nouvelles théories déjà élaborées. Les études coraniques, bien qu’il existe de nombreux chercheurs de valeur, sont restées figées et n’ont pas été remises à jour. Les centres d’enseignement islamique doivent, en plus de la jurisprudence et de la politique, se consacrer d’avantage aux recherches coraniques, ont-ils dit.
L’Ayatollah Seyed Riaz Hakim, responsable du centre culturel «الحكمة» et professeur du centre d’enseignements islamique de Qom(Iran), l’Hojat-ol-islam Hossein Saleh Al Ayash, professeur de philosophie, de jurisprudence et de principes islamiques, dans le centre islamique de Gheitif en Arabie Saoudite, Ali Abou Adjar, vice président du directeur de la Conférence islamique en Europe, Ali Al Oussi, chercheur coranique irakien et responsable de la section arabe du centre islamique d’Angleterre, Abdol Halim Ghabat, écrivain et professeur de sciences coraniques à l’université islamique d’Alger, Mohamad Reza Al Sharifi, rédacteur en chef du journal coranique «قطوف» et du journal «والقلم» en Irak, Mostafa Al Ghasem Abou Rahman, professeur de sciences coraniques à l’université Al Amir Hassan, en Jordanie, le professeur Heydar Hobollah, rédacteur en chef des revues«المنهاج» ,«الاجتهاد والتجديد» et «نصوص معاصرة» de Beyrouth, l’Hojat-ol-islam Ali Allal Al Sioud, professeur coranique à l’université Al Gha’em(Que Dieu hâte sa venue) d’Arabie saoudite, L’Hojat-ol-islam Abdol Mohsen doyen de l’université internationale des Ahl-ul-Bayt(AS), Hassan Al Chahbani, responsable de l’association de connaissance humaine et d’une revue de psychologie à Tunis, sont les savants qui ont discuté avec IQNA et ont donné leur avis sur la question du Coran et de la technique du commentaire.
Ali Abou Adjar a déclaré que des commentaires élaborés en commun protégeraient la communauté des dissensions, et que les religieux de Nadjaf, Qom, de la Mecque, de Damas, de Khartoum et d’Al Ahzar devaient faire ce travail qui deviendra une base dans les centres d’enseignement coranique.
Ali Al Oussi a quant à lui, déclaré que les recherches coraniques n’ont pas encore été remises à jour et ne font que répéter les travaux faits dans le passé, dans les centres traditionnels d’enseignement islamique, et qu’il est nécessaire que le travail entre dans le cadre de centres de recherche universitaires.
Mohamad Reza Al Sharifi a rappelé un sujet important de Seyed Ghotb, auteur du commentaire « Fi Zelal-el-Qoran » qui considérait que le Coran avait été révélé pour guider la société et instaurer un gouvernement islamique puissant. «Ce commentaire qui est un des meilleurs, peut encourager le rapprochement des musulmans et le renforcement de la communauté. Les commentateurs doivent utiliser dans leurs commentaires les sciences coraniques, la grammaire arabe, les différents contextes de la révélation, l’Histoire de l’islam et la science des Hadith. Le commentaire scientifique sort parfois le verset de son contexte, car ces commentateurs sont spécialistes en médecine ou autre science, et n’ont pas de connaissances approfondies des sciences coraniques ou sont des religieux qui n’ont pas de connaissances scientifiques particulières», a-t-il dit.
Ali Allal Al Sioud a dit que l’élaboration de commentaires qui rassemblent les musulmans et développent l’unité de la communauté était une nécessité aujourd’hui, et que Seyed Mohamad Taghi Modaressi avait, dans ses livres « Hoda-ol-Qoran » et « Tafsir-e-hedayat », fait un parallèle entre les versets coraniques et les questions contemporaines, et avait réglé les problèmes qui existaient dans les anciens commentaires. Ce chercheur coranique a insisté lors de son entretien téléphonique sur « un manque d’harmonie » entre les récits coraniques et les événements du monde, et a dit que Modaressi avait, pour rendre le commentaire abordable à toutes les couches sociales, et accorder les commentaires coraniques aux événements contemporains, utilisé les hadith des Ahl-ul-bayt(AS) et cherché les concordances entre le texte coranique et les événements contemporains.
Ali Abou Adjar a déclaré que les accusations de falsification du Coran avaient toujours existé et servaient à tromper les musulmans et à diviser la communauté. « Les religieux doivent éclairer ces gens qui ont en général une foi très faible et des arguments peu solides. Pour le commentaire, il est nécessaire de maîtriser toutes les sciences coraniques et de connaître les travaux des autres commentateurs», a-t-il dit.
L’Hojat-ol-islam Hossein Saleh Al Ayash a déclaré qu’il n’était pas nécessaire de nous étendre sur la question de la falsification du coran car « tous les musulmans n’ont qu’un seul Coran et ne croient absolument pas ces accusations ».
Abdol Halim Ghabat a déclaré que les accusations de falsification du Coran étaient propagées par des groupes extrémistes pour accuser les chiites, alors que les savants et les religieux ne se permettront jamais de telles accusations et que toutes les écoles officielles de l’islam convergent sur ce point.
Hassan Al Chahbani a fait allusion au miracle de l’expression coranique qui est chargée de transmettre un message scientifique qui n’a pas été compris et qui a été interprétée de façon superficielle. « Il faut avoir une spécialité dans un domaine scientifique et bien connaître la sémantique coranique pour pouvoir faire un commentaire scientifique du Coran. Les commentateurs agissent quelquefois avec trop de hâte en faisant des liaisons rapides entre les versets et une vérité scientifique précise », a-t-il dit.
Le professeur Heydar Hobollah a déclaré que les problèmes du commentaire coranique résidaient dans l’absence de méthodologie dans la découverte des vérités coraniques, et qu’il était nécessaire de défendre les principes idéologiques et d’expliquer les doutes qui sont répandus par la propagande contre l’islam.
« Les recherches coraniques sont un domaine exceptionnel pour l’innovation et les activités scientifiques, et une coopération des centres scientifiques et islamiques, grâce à leurs multiples dimensions. Les recherches coraniques peuvent aussi ouvrir des horizons nouveaux aux sciences humaines, dans le domaine de la psychologie, du Droit, de l’Histoire et de la philosophie, et dans les sciences « exactes » comme la chimie, la physique, l’astronomie et la médecine. Il est possible de sentir les influences de la civilisation islamique dans l’Histoire et dans les découvertes scientifiques. Certains chercheurs travaillent de façon isolé et personnelle. Cela empêche les progrès dans ce domaine et l’application des sens coraniques dans la société. Il est regrettable que les partis pris politiques, religieux et personnels aient empêché à beaucoup de gens de talent de s’exprimer », ont dit ces spécialistes coraniques.
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