Selon ce verset, le Prophète(SAWA) a plusieurs missions dont celle de lire les versets qui lui sont révélés et d’en enseigner la lecture et la signification des principes.
Le Prophète suprême a dit: «Celui qui lit le saint Coran, Dieu lui accorde dix biens pour chaque lettre qu’il prononce. Alef Lam Mim sont trois lettres pour lesquelles Dieu accordera trente biens dans l’autre monde. La lecture est à elle seule, un but et n’exige pas une compréhension. La lecture et la phonétique coranique(tadjvid) sont en elles-mêmes des parties distinctes des sciences coraniques.
La deuxième mission prophétique est l’enseignement et le commentaire du texte coranique. Bien que les premiers auditeurs du saint Coran soient arabes et connaissent pour certains, les règles de la poésie et de la rhétorique arabe, Dieu a ordonné au Prophète(SAWA) d’expliquer le sens des versets révélés, comme si le sens ne pouvait passer que par le canal du Prophète(SAWA) et de son enseignement.
Les compagnons du Prophète ont avoué avoir appris le saint Coran en une période assez longue, Sahd Ben Abi Vaghas a déclaré avoir appris la sourate Baghare en huit ans, auprès du Prophète(SAWA). Il semble donc que l’apprentissage du saint Coran doive se faire auprès d’un maître dont la science remonte en quelque sorte et obligatoirement, au Prophète suprême(SAWA).
La troisième partie de la mission prophétique est d’enseigner la sagesse et le savoir, dans une dimension qui dépasse le texte coranique. Ce troisième volet montre que la sagesse et la raison ne peuvent «fonctionner» que dans le cadre des enseignements prophétiques, et sortent des chemins acceptables sans le recours aux enseignements du Prophète(SAWA). Le seul recours à la raison, sans recours aux enseignements divins et prophétiques, conduira donc à l’égarement et à la perte.
La quatrième mission est l’éducation et l’initiation spirituelle, qui est une étape nécessaire après l’enseignement de la lecture, des règles et des sens coraniques. Grâce à cet enseignement la jalousie, la rancune et l’orgueil qui existaient dans la société arabe de cette époque, firent place à la bonté, la foi et le service de l’islam.
Un jour le seigneur des croyants, l’Imam Ali(AS), voulut corriger un juif qui a avait insulté le Prophète(SAWA). Après avoir été mis au sol, le juif qui ne pouvait plus se défendre, lui cracha à la figure. L’Imam Ali(AS) se releva brusquement et se détourna de cet homme. Un des amis de l’Imam, étonné, lui demanda pourquoi il l’avait relâché, après ce grand crime. L’Imam Ali répondit: «J’ai eu peur de le punir par vengeance et non pour la satisfaction divine, c’est pour cette raison que je l’ai relâché.»
Cet exemple montre combien les compagnons du Prophète avaient été formés et éduqués, et étaient arrivés à un degré très élevé de morale et de spiritualité, et montre que l’enseignement de la lecture coranique n’est pas suffisant en lui-même.
Il faut noter que tous les pronoms personnels du verset concernent les compagnons du Prophète(SAWA) qui étaient en relation directe avec lui et pouvaient profiter directement de ses enseignements.
Mais est-ce que ces compagnons ont profité comme il le fallait, de ses enseignements?
Ont-ils suivi les quatre étapes et accédé à un haut degré spirituel comme cela avait été prévu par le verset coranique ?
Si ce n’est pas le cas, cela signifierait que le Prophète(SAWA) n’a pas rempli sa mission, or il est évident que le Prophète a agi de la meilleure façon et a même déclaré à plusieurs reprises, qu’il était satisfait de l’éducation et du comportement des compagnons qui étaient le maillon avec la génération suivante. Il est donc nécessaire que nous respections ces compagnons, de la Demeure des Ahl-ul-bayt(AS) ou les autres compagnons, qui ont réussi dans cette initiation spirituelle, et qui sont ceux qui, par leurs efforts et leur lutte, nous ont fait parvenir les enseignements prophétiques et coraniques qu’ils avaient reçus du Prophète(SAWA).
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