"La justice est un sujet qui a toujours occupé les penseurs depuis la nuit des temps. L'islam est une religion dans laquelle la justice est une préoccupation centrale et sociale. La recherche de la justice est un devoir pour les prophètes (AS) après la présentation du monothéisme, et une façon d'assurer la vertu individuelle et sociale.
Dans les enseignements du Prophète et des saints Imams (AS), la justice est une question centrale, tant du point de vue économique que du point de vue social. Les textes islamiques regorgent de recommandations à ce sujet, cependant aujourd'hui, la communauté islamique est très loin de cet objectif. Les différences sociales font souffrir la communauté et poussent les intellectuels musulmans à une réflexion continue sur ce sujet", disait-il dans cet article.
L'imam Moussa Sadr qui était le guide des chiites libanais a fait aussi beaucoup d'efforts dans ce sens et a écrit beaucoup d'articles sur ce sujet. Ses efforts pour faire disparaitre la pauvreté dans la ville de Sur, la création d'écoles et d'ateliers et d'emplois pour les jeunes, font partie des actions de l'imam Moussa Sadr dans ce domaine.
L'Agence iranienne de presse coranique (IQNA) a prévu la publication d'un livre en quatre parties, sur les bases de la justice sociale dans l'idéologie islamique, la foi sans la justice, les responsabilités individuelles et sociales dans l'instauration de la justice, et les méthodes à suivre pour l'instauration de la justice économique et sociale.
Le texte de cet article précise : " Le monde dans la vision islamique, est fondé sur la justice qui est une manifestation divine. Le saint Coran au verset 18 de la sourate Ale Imran présente le Créateur de cette manière «شَهِدَ اللّهُ أَنَّهُ لاَ إِلَهَ إِلاَّ هُوَ وَالْمَلاَئِكَةُ وَأُوْلُواْ الْعِلْمِ قَآئِمًَا بِالْقِسْطِ لاَ إِلَهَ إِلاَّ هُوَ الْعَزِيزُ الْحَكِيمُ
L'imam Moussa Sadr insistait aussi sur les critères coraniques de la justice, présentés au verset 39 et 40 de la sourate Najm: «وَأَن لَّیْسَ لِلْإِنسَانِ إِلَّا مَا سَعَى/ وَأَنَّ سَعْیَهُ سَوْفَ یُرَى qui sont des critères fixes car la foi et la justice sont deux choses inséparables.
Les nombreuses conditions de justice pour la validité des prières et des rites religieux, montrent bien l'importance de ces critères. La foi en islam conduit à la justice dans la vie individuelle et sociale. Dans la partie réservée aux responsabilités individuelles et sociales, l'imam Moussa Sadr écrit que l'islam établit des lignes fixes et claires pour l'instauration de la justice, et d'une justice illimitée qui exige des efforts importants.
Pour lui, il existe une relation entre les responsabilités individuelles et sociales, dans la prévention du vice et la promotion de la vertu. Les hadiths et les fatwas insistent sur la responsabilité vis-à-vis des autres et vis-à-vis des pertes qu'ils subissent.
L'Imam Ali (AS) disait : "Comment puis-je dormir alors que des gens ont faim ?"
La justice est donc un sentiment personnel qui évolue et devient l'origine d'efforts croissants pour la réalisation d'objectifs de plus en plus grands.
"Je vois une grande distance entre la situation des musulmans aujourd'hui, et les objectifs économiques et sociaux de l'islam", disait-il.
"La séparation de la recherche de justice et de l'islam, comme la séparation des domaines religieux et idéologiques, qu'acceptent certains musulmans, est un grand malheur pour la justice qui est devenue une simple préoccupation politique sans avoir aucun impact sur la vie individuelle et sociale des musulmans qui limitent la religion à des rites et des pratiques dans le simple but de faciliter leur passage vers l'au-delà et de pouvoir agir à leur aise dans les domaines économiques et politiques", écrit-il.
L'imam Moussa Sadr critique aussi vigoureusement le silence des religieux et déclare : " Certains religieux ont peut-être été responsables par leur silence ou leurs discours, de la priorité accordée aux prières sur la recherche de justice alors que l'islam déclare: «افضل العبادات كلمة حق عند سلطان جائر: C'est-à-dire que la plus grande prière est de dire la vérité à un dirigeant ignorant.
L'absence de justice sociale contribue non seulement à des dangers politiques et sociaux, mais aussi à des déviations idéologiques et au découragement vis-à-vis de la religion et des religieux, spécialement ceux qui ne font rien et ne disent rien pour encourager la lutte pour la justice sociale.
"Les religieux doivent être un espoir pour les pauvres et les opprimés, et sont les seuls à pouvoir diriger correctement des mouvements sociaux. Les pays riches et arabes aidaient au budget militaire des pays en conflit avec Israël, mais cette aide ne représentait pas 10% des intérêts qu'ils tiraient de cette guerre. De plus, cette aide militaire ne les dispensait pas de l'aide financière pour aider les gens qui souffrent de la faim et de la pauvreté dans ces pays", disait-il.
A la fin de son article, l'imam Moussa Sadr fait plusieurs propositions aux religieux et au monde de l'islam, fait des demandes aux dirigeants du monde de l'islam pour qu'ils fassent passer des lois en faveur des pauvres et des réfugiés, et demande des recherches précises sur la justice sociale et la justice économique, leur place dans la religion, et leur présentation dans les médias et les livres scolaires et universitaires.
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