Les Juifs des États-Unis d'Amérique constituent la plus grande communauté juive du monde (7,5 millions) en 2023, soit près de 48 % de tous les Juifs du monde. Cela place les États-Unis devant Israël, qui comptait près de 46 % de Juifs (7,2 millions) en 2023.
Dans les sondages menés avant l’élection présidentielle américaine auprès des Juifs des États-Unis, des résultats contradictoires ont été obtenus, certains acceptant Trump comme futur président des États-Unis, et d’autres considérant Harris comme une meilleure option. Ces résultats montrent qu’Israël ne fait pas partie des priorités des Juifs américains, plus préoccupés par des questions telles que la démocratie, l’avortement, l’économie, le changement climatique, la sécurité nationale, l’antisémitisme, l’immigration et les soins de santé.
Ces résultats contradictoires indiquent qu’il existe un écart entre les priorités des Juifs de Palestine occupée et des Juifs des États-Unis. Le soutien à Trump n’est pas une position purement juive, ni même une position assurée des amoureux d’Israël, mais une position israélienne d’extrême droite, alignée sur celle d’un président populiste connu pour ses positions extrêmes et racistes.
La position des Juifs américains sur la guerre à Gaza, n’est pas en accord avec la position de Netanyahu et de son gouvernement. En juin dernier, un sondage mené par le Centre Quds pour les affaires publiques, un groupe de réflexion de droite en Israël, a révélé que près d’un tiers des Juifs américains convenaient qu’Israël avait commis un génocide dans la bande de Gaza et 60 % d’entre eux soutenaient l’idée de la création d’un État palestinien indépendant.
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De nombreux hauts responsables politiques américains, affiliés aux partisans d'Israël, estiment que le gouvernement de Netanyahu nuit aux intérêts d'Israël. Cela a conduit certaines des personnes les plus fidèles à Israël, à appeler ouvertement au retrait de Netanyahu du pouvoir, comme Chuck Schumer, le leader de la majorité démocrate au Sénat, qui dans son discours de mars dernier, avait appelé à la mise en place d’un nouveau gouvernement en Israël.
Netanyahu qui a réussi à transformer son image de « perdant menacé de poursuites judiciaires » en « vainqueur » après les graves attaques contre l’axe de la résistance à Gaza et au Liban, a d’autres priorités que la satisfaction des Juifs américains et de leurs politiciens.
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Cela ne signifie pas que le lobby juif aux États-Unis, est contre Trump. À l’inverse, l’American Public Affairs Committee (AIPAC) qui s’aligne sur les bailleurs de fonds de la campagne Trump, qui comptent parmi les plus grands investisseurs aux États-Unis, pourrait bénéficier des dons des amis républicains milliardaires de Trump, pour financer des campagnes multipartites visant à destituer les principaux membres du Congrès qui ont condamné la guerre israélienne contre Gaza.
En août dernier, le magazine Forbes a répertorié 26 personnes riches dont la fortune combinée est estimée à 143 milliards de dollars, qui ont révélé avoir collecté 162 millions de dollars pour la campagne de Trump.
Selon le rapport du magazine Forbes, qui montre les changements de position de certaines élites à l'égard de la politique de la droite américaine, en général, ces riches soutiennent la politique conservatrice de la droite américaine et la stratégie de priorité à l'Amérique, et certains d'entre eux comme Antonio Gracia entretiennent des relations amicales avec Elon Musk.
Le magazine note également que le comité « America Pack », co-fondé par Elon Musk, est devenu un outil politique permettant de récolter près de 8 millions de dollars pour soutenir Trump.
Mais la différence entre les positions des Juifs américains et celles de l’Israël de Netanyahu suffit à créer un paradoxe dans cette élection, et a révélé que Netanyahu et son gouvernement tentent de tirer le meilleur parti de cette élection. Netanyahu a intensifié cette politique au cours des mois qui ont suivi sa comparution au Congrès américain et son discours enflammé aux membres du Congrès.
Le bilan de Trump en Palestine porte le titre ostensible d’Accords Abrahamiques, dont la droite au pouvoir en Israël, espère qu’ils seront une porte d’entrée pour faire oublier le droit des Palestiniens à établir un État indépendant, en déplaçant la nation palestinienne, en éliminant également les menaces de l'Iran et en normalisant les relations avec les Arabes.
Aujourd’hui, environ un tiers des habitants de Cisjordanie et de Jérusalem occupée sont des colons sionistes. Mais Trump ne les voit pas et fait semblant d’ignorer cette question. On peut donc dire que le soutien de Trump à Israël, est supérieur à celui des précédents présidents américains.
Netanyahu attendait les résultats des élections américaines pour obtenir le soutien de Trump après son entrée en fonction, en janvier, et a profité de toutes les occasions pour montrer son vif intérêt pour Trump et les relations personnelles et familiales qu’il a avec lui, malgré les efforts continus des médiateurs pour mettre fin à la guerre à Gaza et au bain de sang qu'Israël a lancé sans aucune entrave, à Gaza et au Liban, et malgré la poursuite du génocide et la destruction des infrastructures.