Les traductions juives sont un sujet important dans le domaine de la traduction du Coran, en raison de la position des Juifs en Europe et dans les débats médiévaux et de la Renaissance sur les réformes religieuses, mais aussi en raison de leur position particulière sur la civilisation islamique.
Si à l'époque des califes, il était interdit aux non-musulmans d'avoir le Coran, d'apprendre ou, à Dieu ne plaise, de critiquer ce livre sacré, les juifs connaissaient bien le Coran depuis le début de sa révélation. L'attention des intellectuels juifs au Coran, s'est manifestée de différentes manières au fil du temps. Il n’était pas étrange que le Livre d’une nouvelle religion monothéiste ait attiré l’attention des adeptes des religions monothéistes, d’autant plus que les juifs vivaient sous la protection du gouvernement islamique.
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Umar, le deuxième calife des musulmans, avait établi pendant son règne et dans de nombreux textes, que l'apprentissage du Coran était interdit aux juifs et aux chrétiens, bien que les juifs de cette époque connaissaient la langue arabe et connaissaient bien la culture et la littérature arabes et islamiques.
À cette époque, les Juifs traduisaient des versets du Coran ou des parties de celui-ci, secrètement ou même directement, comme on le voit dans de nombreux écrits juifs comme le livre du philosophe juif Shimoun Ibn Tamih Doran (1361-1444).
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Il existe cinq manuscrits du Coran en hébreu, à savoir :
1- le Manuscrit du Vatican qui n'est pas complet et contient une brève traduction en latin
2- Le Manuscrit de Halle en Allemagne, dont le texte originaire semble être de la péninsule de Crimée et peut-être des Qara'i.
3- Le Manuscrit bodléien qui est une version complète du Coran, accompagnée de courtes explications en hébreu et en marge, sur le contenu des versets.
4- Des fragment de deux pages à Cambridge qui comprennent la sourate Fatiha et les 10 premiers versets de la sourate Al-Baqarah, en alphabet hébraïque.
5- Le Manuscrit de la Bibliothèque nationale de Russie qui se compose de deux pages où sont écrites les sourates Takwir, Infitar, Zuha, Qadr, Nasr, le verset 109 de la sourate Kahf et les premiers et deuxièmes versets de la sourate Anbiyyah, et semble dater du 13ème ou du 14ème siècle.
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La première traduction du Coran en hébreu, réalisée directement à partir d'une source arabe, est la traduction de Hermann Trudorff. Avant cela, il y avait deux traductions hébraïques traduites à partir de langues européennes, une traduction italienne du Coran à partir d’une traduction latine, et une traduction néerlandaise à partir d’une traduction française.