Israël se retirera-t-il de la Syrie ?
Rana Abi Juma, journaliste et écrivain arabe, dans une note sur la possibilité d’un retrait d'Israël de Syrie, a déclaré : « Benjamin Netanyahu, le Premier ministre du régime sioniste, a ordonné à son armée d'être prête à rester dans la région syrienne de Jabal al-Cheikh, et dans la zone tampon, au moins jusqu'à la fin de 2025. Lors de sa visite à Jabal al-Sheikh, dans le Golan occupé, il a annoncé qu'Israël poursuivrait sa présence dans cette zone stratégique, jusqu'à ce que des arrangements alternatifs soient trouvés pour assurer la sécurité d'Israël.
Le ministre israélien de la Sécurité, Yisrael Katz, a également déclaré : « Jabal al-Sheikh est l'œil d'Israël qui détecte les menaces proches et lointaines. Ce qui est important est que depuis cette zone, nous pouvons voir le Hezbollah libanais du côté droit, au nord, nous surveillons Damas, et Israël est devant nous. Cela signifie une domination absolue et complète sur tout ce qui entoure Israël ! »
Gidon Saar, le ministre des Affaires étrangères du régime sioniste, a déclaré : « Il n'est pas réaliste de croire que la Syrie dispose d'un État souverain actif dans tout le pays. »
Ces déclarations ne laissent aucun doute sur les intentions d'Israël d'étendre son occupation à d'autres territoires, ce qui est contraire au droit international, mais il est important de souligner que se concentrer sur Jabal al-Cheikh et poursuivre sa progression en profondeur sur le territoire syrien, n’a rien à voir avec la nouvelle situation politique en Syrie.
Les nouveaux responsables du gouvernement syrien ont clairement déclaré qu'ils ne sont impliqués dans aucun conflit et par conséquent, Israël essaie de tirer parti de la situation au mieux de ses capacités, et ses mouvements n’ont rien à voir avec le nouveau gouvernement syrien.
Mohanand Mustafa dans une recherche intitulée « Sionisme religieux, d’un état féodal à la fragmentation et au pluralisme », a écrit : « Les vues du sionisme religieux diffèrent de la question du statut de la « Terre d’Israël » de deux manières : La première approche est que la terre est une condition nécessaire à la mise en œuvre des lois de la charia qui contribuent au bonheur du peuple d’Israël et à son progrès religieux et culturel. Pour les théoriciens de ce courant, la terre est au service du nationalisme religieux, autrement dit, la terre est un outil dont la finalité est le développement des peuples.
La seconde approche est que la terre a des propriétés spirituelles indépendantes. Par conséquent, l’aménagement du territoire et l’aménagement de ses frontières doivent être faits par le Seigneur. Selon cette approche, la terre est une entité indépendante dotée d’une volonté et d’une sainteté dans son essence, et pas seulement un outil.
Le deuxième scénario est conforme à l'opinion du rabbin Kook El-Eben selon laquelle le nationalisme juif est un outil sacré pour réaliser le retour à la Terre d'Israël. En d’autres termes, occuper davantage de terres et établir des colonies sont des actions libératrices qui rapprochent la venue du Sauveur. Le rabbin Kook El Eben (1891-1982), qui a théorisé l'idéologie du sionisme religieux et construit le mouvement de colonisation, disait à ses étudiants : « Cette terre est la nôtre, elle ne contient aucune terre arabe, mais la terre d'Israël, la terre éternelle de nos pères, et toutes les frontières de la Torah sont celles du gouvernement d'Israël. Je vous dis clairement que dans la Torah, le retrait d'une terre libérée est autorisé, mais nous n'occupons pas de terres étrangères, au contraire, nous retournons dans notre patrie. Ce n'est pas une terre arabe, mais l'héritage de notre Seigneur ».
En bref, il faut dire qu’on ne peut pas compter sur Israël pour se retirer d’aucun des pays que ce régime a dominé, à moins que la résistance l’y oblige ».
