Les propositions des dirigeants de Ryad sur le Conseil de coopération des pays du Golfe persique et l'annexion du Bahreïn sont des sujets très importants au Moyen Orient.
La constitution de cette "association des pays du Golfe persique" est censée répondre au danger de l'éveil islamique dans la région et constituer un rempart contre les mouvements populaires.
Ce projet qui risque d'attiser les divergences entre l'Iran et les pays du Golfe persique, est si ridicule que même certains pays alliés de l'Arabie saoudite s'y sont opposés.
1- Quelles sont les motivations de Ryad ?
2- Quels sont les moyens prévus pour l'application de ce projet ?
3- Quelles seront ses conséquences dans la région et au niveau des relations diplomatiques entre les pays concernés ?
A première vue, ce projet a pour objectif de préserver l'influence de la monarchie saoudienne dans la région et de la défendre contre la concurrence croissante de certains pays de la région, dangereuse pour la prédominance des pays arabes.
Mais l'Arabie saoudite semble avoir d'autres objectifs. Les cheikhs saoudiens cherchent non seulement à défendre leur rang dans la région mais aussi à augmenter leur influence dans les émirats du Golfe persique, pour pouvoir combattre l'influence de l'Iran et de la Turquie, en passe de devenir les nouveaux leaders du Moyen Orient.
Est-ce que ce projet va être exécuté ?
D'après les déclarations d'Ahmad Ale Khalifa, Premier ministre du Bahreïn, et de Saoud Al Faysal, ministre saoudien des affaires étrangères, cette union des pays du Golfe persique devrait se faire dans les domaines de sécurité et de commerce.
Samire Radjab, ministre bahreïni de l'information, a parlé lui, d'une union dans les domaines de sécurité, de commerce, de politique et de diplomatie.
Un autre responsable bahreïni a parlé d'une union sur le modèle de l'Union européenne.
Parler de cette union n'est pas difficile mais il semble que les réalités politiques et sociales de cette région n'aient pas été prises en compte dans ce projet.
Ce genre de projet n'a jamais eu des résultats brillants au Moyen Orient et l'expérience montre que les unions de ce genre sont très difficiles et inefficaces. Les meilleurs exemples sont la Ligue arabe et le Conseil de coopération des pays du Golfe persique.
D'autres obstacles existent aussi sur ce chemin comme les Emirats et le Koweït qui ne semblent pas être très favorables à ce projet et qui ont tous deux une politique économique précise qu'ils ne souhaitent pas remettre aux mains des princes de Ryad et qui se contenteront d'un accord protocolaire de sécurité.
La réunion de Ryad le 21 mai 2012, ne semble pas s'annoncer sous de bons auspices et n'aura pas visiblement de grands résultats.
Il semble que ce projet qui n'est pas au profit de la région, compliquera encore davantage les relations diplomatiques entre ses pays.
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