Un amendement législatif en réponse à la colère suscitée au sein de plusieurs pays musulmans cet été, mais qui a fait l'objet de beaucoup de critiques. C'est donc un texte modifié qui sera examiné.
Tout est question de mots. Le texte initial proposé par le gouvernement danois indiquait que tout « traitement inapproprié d’un objet ayant une signification religieuse importante » serait interdit.
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Mais après des mois de débats d’experts sur le sens « d'inapproprié », sur ce qui doit être considéré comme un « objet religieux », et malgré 25 pages de clarification, le projet de loi, considéré trop imprécis, a été restreint pour cibler spécifiquement les écritures. Donc les textes religieux, et seulement ceux des communautés de croyants officiellement reconnues par l’État.
Abîmer, brûler, piétiner ou détruire le Coran, la Bible et la Torah sera donc bien interdit et passible d’une amende et de deux ans de prison une fois le texte adopté. Et il le sera - sauf coup de théâtre - même si toute l’opposition décidait de voter contre.
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Quid en revanche de la profanation d’objets comme les crucifix, les mezouzah ou les tapis de prière ? La police et les juristes ont estimé que la mise en application d’une interdiction aussi large aurait été trop complexe et ils ont été entendus.
Reste à savoir dans quelle mesure les artistes pourront encore dégrader des textes religieux dans le cadre d’une représentation. Ils avaient dénoncé « un coup de hache porté à la liberté d’expression » alors que le gouvernement avait promis « une opération chirurgicale de précision ».
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La formulation d’une éventuelle exception à la loi pour les artistes sera scrutée de près par le Parlement ce mardi.
rfi