L’Aïd al-Adha, fête de la soumission totale à la volonté divine

20:20 - June 04, 2025
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IQNA-L’Aïd al-Adha, aussi appelée Aïd el-Kebir ou « fête du sacrifice », est la plus importante fête musulmane. Elle est célébrée le 10 du mois de dhou al-hijja, à la fin du pèlerinage du hajj. 

Cette fête commémore l’épisode où le prophète Ibrahim (Abraham) accepte, sur ordre divin, de sacrifier son fils. Selon la tradition musulmane, Dieu remplace alors l’enfant par un mouton, sauvant ainsi l’enfant et éprouvant la foi d’Ibrahim.

À cette occasion, les familles musulmanes sacrifient un animal — mouton, chèvre, vache ou chameau — selon des règles précises de respect et de bienveillance. La viande est ensuite partagée : un tiers pour la famille, un tiers pour les proches, et un tiers pour les personnes démunies. Cette dimension de solidarité est essentielle.

L’Aïd al-Adha est célébrée dans le monde entier sous des noms variés : Tabaski en Afrique de l’Ouest, Kurban Bayramı en Turquie, Bakrid en Inde, ou encore Ghorban en Iran. En France, elle est souvent appelée « fête du mouton ».

Au-delà du rite, c’est un moment de prière, de partage, de rassemblement familial et d’aumône, où la spiritualité s’exprime par la générosité et la fraternité envers tous.

Le sacrifice du prophète Ibrahim : Fondement spirituel de l’Aïd al-Adha

L’Aïd al-Adha, ou « fête du sacrifice », trouve son origine dans un épisode fondamental de la tradition abrahamique : le sacrifice qu’Ibrahim (Paix sur lui) fut prêt à offrir à Dieu. Cet acte de foi, relaté dans le Coran et la Torah, n’est pas seulement un événement historique, mais un signe spirituel adressé à l’humanité.

Ibrahim, obéissant à l’ordre divin, accepta de sacrifier son fils unique. Au dernier moment, Dieu substitua un bélier à l’enfant, épargnant ce dernier. En reconnaissance, Ibrahim nomma l’endroit « Le Seigneur pourvoira » (Adonaï-Yireéh), un nom tourné vers l’avenir. Ce détail est essentiel : le sacrifice du bélier n'était pas perçu comme une fin, mais comme une annonce prophétique. Ce lieu, Morija, deviendra plus tard Jérusalem, là où le Temple sera bâti par le prophète Suleiman (Salomon), et selon le Bible, là où Isa al-Masih (Jésus) sera crucifié — présenté par le prophète Yahya (Jean-Baptiste) comme « l’Agneau de Dieu ».

Le Coran (Sourate 37:107) affirme qu’Ibrahim fut « racheté par un sacrifice solennel », indiquant qu’il fut libéré symboliquement de la mort grâce à l’acte de substitution. Ce thème de rachat par un sacrifice revient fréquemment chez les prophètes. Il exprime la miséricorde divine et le lien entre obéissance et bénédiction.

En ce sens, l’Aïd al-Adha est bien plus qu’un simple rite. Le sacrifice d’un animal est un rappel vivant de cette histoire : un appel à la foi, à la soumission, mais aussi à la générosité. Le partage de la viande entre la famille, les proches et les nécessiteux incarne les valeurs centrales de solidarité, de gratitude et de don.

Enfin, la promesse faite à Ibrahim — que « toutes les nations de la terre seront bénies en sa descendance » — invite chacun à s’interroger. Cette « postérité » singulière pourrait être interprétée, selon certaines lectures, comme une référence prophétique à Isa, perçu par certains comme l’aboutissement du signe.

Le récit d’Ibrahim unit ainsi les grandes traditions monothéistes autour d’un message universel : l’amour de Dieu se manifeste dans l’obéissance, le sacrifice sincère, et la foi en Sa providence.

Le récit dans le judaïsme et le christianisme

La Bible raconte que Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac sur le mont Moriyya. Abraham obéit et, avec Isaac, se rend au lieu du sacrifice. Cependant, Dieu, au dernier moment, envoie un ange pour arrêter le sacrifice et fournit un bélier à la place. 

Le récit est considéré comme un test de foi d'Abraham, qui démontre son dévouement à Dieu, même au point d'être prêt à sacrifier son fils. Il est également vu comme un symbole de la loi et de l'obéissance. 

Le sacrifice d'Abraham est un exemple d'obéissance inconditionnelle à Dieu et un symbole de l'alliance entre Dieu et son peuple. 

Dans l'islam
Le Coran mentionne le sacrifice d'Abraham, mais diffère légèrement du récit biblique. Selon la tradition musulmane, ce n'est pas Isaac qui est sacrifié, mais plutôt Ismaël, son fils aîné. 

Le sacrifice d'Abraham est considéré comme un exemple de soumission totale à la volonté de Dieu. Il est un symbole de l'adoration de Dieu et de la quête de la vérité. 

Le sacrifice d'Abraham est un modèle pour les musulmans, qui doivent se soumettre à Dieu en toutes circonstances. Il est un exemple de foi et de dévouement absolu. 

Par Parvaneh Javan

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